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Ukraine : Après la France l’Allemagne ferme la porte de l’UE

Ukraine : Après la France l’Allemagne ferme la porte de l’UE

Après la France, c’est au tour de l’autre ténor de l’Union européenne, l’Allemagne, de renvoyer aux calendes grecques l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne (UE). Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a clairement dit qu’il s’oppose à tout  “raccourci” pour que les Ukrainiens rejoignent le plus tôt possible la famille européenne, rapporte BFM TV ce jeudi 19 mai. Kiev n’est pas content du tout…

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, s’insurge contre un “traitement de seconde zone” de la part de “certaines capitales“. Il ajoute ceci, sur Twitter : “l’ambiguïté stratégique sur la perspective européenne de l’Ukraine pratiquée par certaines capitales de l’UE au cours des dernières années a échoué et doit cesser“. Ce “traitement de seconde zone (…) blesse les Ukrainiens“, a-t-il ajouté…

Le président français, Emmanuel Macron, a ouvert le bal le 9 mai en parlant d’un processus de “plusieurs décennies” pour que l’Ukraine rejoigne l’UE. Il avait embrayé en dégainant un projet de Communauté politique européenne, une antichambre où l’Ukraine – et d’autres – serait logée avant le feu vert pour être membre à part entière de l’Union. Une proposition qui ne cadre absolument pas avec les plans de Kiev, qui voudrait se réfugier au plus vite dans les bras de l’UE pour être définitivement à l’abri de la furie russe…

Le chancelier allemand voit les choses autrement : “Le fait qu’il n’y ait pas de raccourci sur la voie de l’adhésion à l’UE (de l’Ukraine) est un impératif d’équité envers les six pays des Balkans occidentaux“, qui désirent depuis belle lurette intégrer l’espace européen, a dit Scholz au Parlement allemand…

Ce qu’a avancé le chancelier est certes frappé au coin du bon sens, mais ce n’est pas le principal motif du gel des ardeurs ukrainiennes. Dans la droite ligne des engagements de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, on aurait très bien pu faire de l’Ukraine un cas exceptionnel et accélérer son adhésion à l’UE. C’est possible techniquement, d’autant plus que comme l’a dit von der Leyen les traités liant Kiev à l’UE constituent déjà la moitié du chemin, mais le problème c’est que le motif essentiel de cette adhésion – la guerre – est en même temps son principal obstacle…

En effet le règlement de l’UE stipule qu’aucun candidat n’est accepté s’il a un conflit avec son voisin, s’il a un problème à ses frontières et un problème sécuritaire à l’intérieur. Inutile de vous dire que rien que ça suffit à recaler l’Ukraine pour un paquet d’années. Mais on ne peut pas jeter ça à la face de Kiev, on ne peut pas piétiner la souffrance des Ukrainiens. Alors on les repousse diplomatiquement avec l’argumentaire très discutable de l’équité avec les Balkans…

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dit mercredi dernier devant des étudiants français : “on ne peut nous garder à distance (…). C’est comme une table où toute la famille est réunie, et on t’a invité, mais on ne t’a pas mis de chaise. Je pense que c’est injuste“. Zelensky n’est pas près de s’asseoir à la table des Européens…

 

 

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