Les hésitations et louvoiements de la communauté internationale autour des sanctions internationales sur les hydrocarbures russes (le pétrole, le gaz ou les deux à la fois ? A quel rythme ? A quelle échéance ? etc.) font les petites affaires du maître du Kremlin, Vladimir Poutine. Depuis le 24 février 2021, date à laquelle elle a envahi l’Ukraine, la Russie n’a jamais autant amassé d’argent : Quelque 93 milliards d’euros grâce aux ventes de pétrole, gaz et charbon. Et les Européens sont en très bonne place dans le business très juteux de Poutine d’après un rapport du Centre for Research on Energy and clean Air (CREA) mis en ligne ce lundi 13 juin…
57 milliards d’euros, c’est ce qu’a décaissé l’Union européenne (UE) depuis le fameux 24 février pour continuer à faire tourner son économie et chauffer les foyers européens. L’UE a elle seule pèse 61% dans le magot de Moscou. Il va falloir expliquer ça au peuple ukrainien et surtout à son président, Volodymyr Zelensky, que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est allée voir pas plus tard que le 11 juin 2022.
Donc vous l’aurez compris : les sanctions c’est du vent pour Moscou, tant que le nerf de la guerre, l’argent, afflue. Dans le détail l’Allemagne a payé pour 12,1 milliards d’euros et l’Italie a signé un chèque de 7,8 milliards. Quant à la France, elle “a augmenté ses importations, pour devenir le plus gros acheteur de GNL russe dans le monde“, indique Lauri Myllyvirta, analyste du CREA, cité par BFM. On comprend pourquoi la France, l’Allemagne et l’Italie sont celles qui freinent le plus les livraisons d’armes lourdes à l’Ukraine et son adhésion à l’UE…
La Russie roule toujours sur l’or, certes le volume global des exportations s’est tassé depuis le début du conflit mais la valeur de cet export a considérablement augmenté du fait de la montée des cours mondiaux de l’énergie. Là où la Pologne, la Finlande et d’autres font l’effort de se serrer la ceinture en rognant les importations russes, d’autres continuent d’acheter massivement. “La France doit aligner ses actes sur ses paroles : si elle soutient véritablement l’Ukraine, elle doit mettre en place immédiatement un embargo sur les énergies fossiles russes et rapidement développer les énergies propres et les solutions d’efficacité énergétique“, dit le rapport.
Un scandale de plus après le tollé provoqué par les armes livrées à Poutine par les Européens jusqu’en 2020 – là aussi la France était en très bonne place -, alors que l’embargo était censé s’appliquer depuis 2014. L’image du vieux continent va en prendre un sacré coup, une fois de plus, une fois de trop…
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