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Ukraine : Ce qui se trame à Washington pourrait offrir la victoire à Poutine

Ukraine : Ce qui se trame à Washington pourrait offrir la victoire à Poutine

Il n’y a pas de fumée sans feu, a-t-on coutume de dire ; et le fait est que la fumée qui monte actuellement du côté de Washington est très inquiétant pour l’avenir de l’Ukraine. Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, à peine intronisé, a évoqué avec le président américain, Joe Biden, la nécessité de pérenniser le soutien ferme à l’effort de guerre ukrainien. Mais quelle est la situation de Sunak et Biden ? Le Premier fait face à une économie au fond du gouffre et des caisses publiques exsangues. Ce n’est pas avec ça qu’il va secourir Kiev. Le second n’a peut-être pas les mêmes pépins mais son frein est politique, et c’est pire…

Trump souffle sur les braises et ça marche

Le chef de file des députés républicains, Kevin McCarthy, un féroce adversaire de Biden, a averti dès la semaine dernière : ils ne donneront pas un «chèque en blanc» à l’Ukraine si les républicains raflent la mise aux élections de mi-mandat du mois prochain. En tout cas le débat fuse au sein du parti républicain…

Les pro-Donald Trump dénoncent ouvertement l’aide militaire accordée à l’Ukraine – déjà 40 milliards de dollars -, c’est le cas de l’élue de Géorgie, Marjorie Taylor Greene, qui a accusé le président américain de dilapider «des dollars gagnés à la sueur de leur front par les contribuables américains». Alors que le patron des Républicains au Sénat, Mitch McConnell, a promis d’en faire davantage pour l’Ukraine et d’«expédier» plus d’armes vers Kiev, et même des missiles capables de frapper le territoire russe.

Donc Biden doit prier pour remporter les élections de novembre 2022 ou à la limite avoir en face de lui une majorité républicaine pro-Ukraine. Quant à la présidentielle de 2024, à laquelle il envisage de participer porté par ses bons sondages en dépit de ses sorties de route, et bien pour le moment les nuages judiciaires au-dessus de Trump pourraient dégager à l’actuel président le boulevard vers un second mandat. Mais tout cela reste très hypothétique…

Un bruit très inquiétant dans le propre camp de Biden

Chose nouvelle : il y a des remous dans le propre camp de Biden, les Démocrates, autour du soutien massif à l’Ukraine. Trente élus de l’aile gauche de la Chambre des représentants ont envoyé une lettre – publiée lundi dernier – au président américain pour lui demander carrément d’en faire moins pour l’Ukraine et d’explorer une autre voie : La négociation directe avec la Russie, un tabou absolu jusqu’ici…

Cette lettre a provoqué un tollé au sein du Parti républicain, entre ceux qui manifestaient une indignation sincère au nom de la cause ukrainienne et ceux qui s’en offusquaient parce que ces choses-là ne doivent pas être dites publiquement même si on le pense profondément. Le texte a vite disparu hier mardi 25 octobre, au motif qu’un collaborateur parlementaire zélé avait commis une bourde ; les signataires de la lettre ont même fait amende honorable en se désolant de crier avec les loups républicains, mais personne n’est dupe. De toute évidence une digue est en train de sauter à Washington, dans les deux camps, et ça c’est très problématique pour Kiev…

D’ailleurs la Maison Blanche ne dément pas catégoriquement, preuve que le problème ukrainien devient une épine dans le pied des USA, surtout avec le projet funeste que peaufine Moscou en ce moment même. Les services de Biden redisent ce qu’ils disent depuis le début : Si négociation il doit y avoir ce sera au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, d’en décider. Donc de fait Washington ne ferme pas complètement la porte à Vladimir Poutine, ce que d’ailleurs avait dit et assumé publiquement le président français, même s’il s’était fait taper sur les doigts par Kiev. Reste à savoir si ce dernier aura toujours les moyens de bouder la prétendue main tendue de son bourreau, Poutine.

 

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