C’est une visite de la plus haute importance et Kiev a beaucoup bougé dans les coulisses pour l’avoir. Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken et le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, sont en ce moment même en Ukraine. Le sujet phare sur la table : Autoriser enfin l’Ukraine à se servir des armes à longue portée, dont elle dispose déjà, pour rendre à la Russie la monnaie de sa pièce…
Les missiles iraniens livrés à Moscou pourraient tout changer
Cela fait 30 mois que l’armée russe pilonne sans cesse son voisin, des bombardements que les infrastructures sensibles et les civils payent cher. Moscou a dernièrement accéléré la cadence, comme il le fait chaque année à l’approche de l’hiver pour figer les Ukrainiens dans le froid. Washington a accusé l’Iran d’avoir livré à la Russie des missiles, après les drones Shahed, des missiles qui voleront bientôt, selon la même source. A Kiev aussi les choses pourraient s’accélérer.
Les Russes sont allés au bout de ce qu’ils pouvaient faire et manifestement ils ne feront pas plier l’Ukraine avec leurs missiles et drones, grâce aux systèmes de défense américains qui protègent les grandes villes. Les Ukrainiens ont expérimenté toute la palette des horreurs que la Russie est capable de déployer, au point que le Kremlin commence à être à court de projectiles et se rabat sur la Corée du Nord et l’Iran pour se requinquer…
Par contre les Russes n’ont pas vécu dans leur chair ce qu’ils font subir aux Ukrainiens. Il y a bien l’incursion sur le sol russe, à Koursk, mais ce n’est rien par rapport aux dégâts que pourraient provoquer les missiles occidentaux. C’est de ça qu’il sera question ce mercredi 11 septembre à Kiev. Le président Volodymyr Zelensky s’est engagé à porter le fer sur le sol russe, lui qui a les mains ligotées – par les USA – depuis le 24 février 2022. Le veto pourrait sauter très prochainement.
Blinken a pris l’engagement hier mardi à Londres, au terme de sa discussion avec Lammy, que Washington livrerait à l’Ukraine ce qu’il lui faut pour renverser la vapeur. Mais le secrétaire d’Etat a vite rétropédalé en arguant la nécessité de passer à la loupe les objectifs militaires de l’Ukraine. Il est aussi question de s’assurer que les forces ukrainiennes ont la capacité d’entretenir et d’utiliser certaines armes…
Bref, la Maison Blanche multiplie les faux-fuyants pour retarder la décision fatidique, laquelle devra arriver tôt ou tard si les Etats-Unis et surtout l’Europe ne veulent pas que Vladimir Poutine avale l’Ukraine pour s’installer aux portes du vieux continent. A moins que les Occidentaux entrevoient le salut dans une pseudo négociation de paix qui gèlerait les positions et officialiserait la cession définitive des 5 régions ukrainiennes, y compris la Crimée.
Le jour où Biden ne tremblera plus devant Poutine…
Kiev n’acceptera jamais que son territoire soit amputé, donc la seule issue est l’équilibre des forces pour que Poutine se soumette à la paix, la vraie, avec l’obligation de restituer les morceaux qu’il a arrachés. Le ministre britannique des Affaires étrangères n’est là que depuis 2 mois mais il se dit qu’il fait pression sur Washington pour qu’il lève son veto sur les armes à longue portée. La seule condition posée par Londres c’est que d’autres alliés actent ce tournant qui pourrait changer le cours de la guerre.
Le président américain, Joe Biden, recevra ce vendredi 13 septembre le Premier ministre britannique, Keir Starmer ; Biden a dit qu’il étudie sérieusement la requête de l’Ukraine. Starmer tentera certainement de forcer la main du démocrate, et ce sera d’autant plus facile que de plus en plus de responsables républicains du Congrès militent pour un changement de cap.
Pour l’instant Biden est lesté par le souci d’éviter une escalade irréversible avec la Russie, l’autre grande puissance nucléaire de la planète, mais le verrou pourrait sauter prochainement et Moscou le sait. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré ce mercredi que la Russie ripostera de manière «appropriée» si Kiev était autorisé à balancer ces armes. Chaque pas occidental renforce le «caractère justifié, nécessaire et sans alternative» des frappes de l’armée russe en Ukraine, a ajouté Peskov…
Cette menace, la énième (cette fois au moins il n’a pas seriné le spectre de l’arme nucléaire), prouve que la sérénité n’est pas de mise à Moscou. Poutine sait pertinemment que la bombe atomique, même petite (tactique), n’est pas et ne sera jamais une option, à moins qu’il accepte le principe de la destruction de la Russie – par les USA – en même temps que la disparition de l’Ukraine. Le Kremlin tente une approche avec la candidate à la présidentielle Kamala Harris, mais ça ne marchera pas avec la dame de fer.
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