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Ukraine : L’atout maître de Poutine disparaît, que fera-t-il avant l’arrivée des armes américaines?

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Le général russe Alexandre Dvornikov a été désigné en avril dernier par le président Vladimir Poutine pour stopper net les revers et la paralysie des troupes russes en Ukraine. Le maître du Kremlin a pensé que compte tenu des “exploits” sanglants de Dvornikov – qui lui ont valu le sobriquet de Boucher de la Syrie -qui ont permis à Bachar al-Assad de garder son fauteuil, le général était l’homme de la situation. Sauf qu’il ne donne pas signe de vie depuis deux semaines…

Contactés par le New York Times, des hauts cadres de l’administration américaine ont confirmé la rumeur. Certains vont jusqu’à avancer l’hypothèse de son limogeage. Mais à ce stade on ne peut rien conclure. Rappelons que les mêmes bruits avaient couru au sujet du ministre russe de la Défense et du chef d’état-major général de l’armée. Finalement ils étaient réapparus et avaient repris de plus belle leurs activités. Par contre il n’est pas impossible que la disparition de Dvornikov annonce des préparatifs pour mettre un coup d’accélérateur…

Dvorkinov était venu pour mettre un terme aux déroutes de Poutine, du fait de la désorganisation endémique de “la deuxième armée du monde” ; le général a certes réglé un certain nombre de problèmes mais pas suffisamment pour renverser complètement la vapeur face à une armée ukrainienne très bien structurée, aguerrie et bien équipée. L’avancée poussive des troupes russes dans le Donbass est bien la preuve qu’il n’y a pas eu de miracle côté russe…

Pourtant l’envahisseur devra faire vite car les armes lourdes américaines, qui vont bientôt arriver, pourraient lui compliquer davantage la tâche. Washington, pour ne pas s’attirer le courroux du Kremlin, a pris soin de préciser que ces équipements auront une portée n’excédant pas 80 kilomètres – donc théoriquement le territoire russe ne risque rien -, mais le fait est que ces armes feront mal. Déjà que l’armée russe ne fait pas la différence sur le terrain, que dire quand les missiles et anti-missiles américains débarqueront…

«Les pilotes russes continuent de faire preuve de la même aversion au risque qu’au cours des premières semaines de la guerre : ils traversent la frontière pour lancer des frappes et reviennent rapidement sur le territoire russe, au lieu de rester dans l’espace aérien ukrainien pour interdire l’accès à leurs adversaires», a rapporté Business AM hier mercredi 1er juin. La conséquence immédiate : L’aviation russe est très loin d’être le maître absolu du ciel….

L’incursion en Ukraine «ne se déroule pas de manière particulièrement différente à l’est et à l’ouest parce qu’ils n’ont pas été en mesure de changer le caractère de l’armée russe», a confié au quotidien new-yorkais un responsable de l’American Enterprise Institute. «L’armée russe présente des failles profondes qu’elle n’aurait pas pu réparer au cours des dernières semaines, même si elle avait essayé. Ces failles sont profondes et fondamentales», a-t-il ajouté…

Un autre gros écueil pour Moscou : Le président russe persiste dans sa volonté de mettre la main dans l’élaboration des stratégies de guerre, d’après une ancienne responsable du Pentagone qui s’occupait de l’Ukraine et de la Russie dans l’administration Obama. Selon elle «si vous avez des présidents qui s’ingèrent dans le ciblage et les décisions militaires opérationnelles, c’est une recette pour un désastre»…

Cela nous rappelle un certain Adolf Hitler, qui mettait un point d’honneur à définir lui-même la tactique des troupes nazies, alors qu’il était un simple caporal dans sa jeunesse et n’avait jamais brillé au combat. Ivre de ses victoires fulgurantes en Pologne en 1939, en France en 1940, etc., il s’est mis à imposer à ses généraux la multiplication des fronts – Angleterre, Union soviétique… -, certain qu’il ne ferait qu’une bouchée de ses adversaires. On connait la suite…

 

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