L’infatigable chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, qui défend son pays aux quatre coins du monde depuis que la Russie l’a envahi, jette l’éponge. Il a présenté sa démission au Parlement ukrainien ce mercredi 4 septembre, sur fond de remaniement du gouvernement. Au moins 6 autres responsables politiques de premier plan dont des ministres ont suivi Kouleba.
«Je [vous] demande d’accepter ma démission», a mentionné dans une lettre le très charismatique ministre de 43 ans, en fonction depuis 2020. Le courrier a été dévoilé sur les réseaux sociaux par le président du Parlement, Rouslan Stefantchouk. Les députés, qui doivent valider le départ de Kouleba, se pencheront sur sa demande très prochainement, a indiqué Stefantchouk.
Les élus devraient, sauf rebondissement, exaucer le souhait du ministre de se retirer après des bruits persistants ces dernières semaines. On ne sait rien des motifs de ce départ surprise mais une source très en vue à la présidence ukrainienne avait dernièrement fustigé le fonctionnement du ministère des Affaires étrangères. Par ailleurs une sortie de Kouleba sur la vieille querelle entre Kiev et Varsovie avait suscité en août dernier un tollé en Pologne.
D’après la presse ukrainienne le ministre devrait céder sa place à son premier adjoint, Andriï Sybiga, un ex-chef adjoint de l’administration présidentielle. La désignation de Sybiga au poste de numéro 2 de la diplomatie ukrainienne en avril 2024 avait été commentée comme une manoeuvre de la présidence de la République pour avoir l’oeil sur ce département central.
L’ascension fulgurante du sémillant Kouleba, le plus jeune chef de la diplomatie à seulement 38 ans, ne plaisait pas à tout le monde ; des membres du cercle présidentiel faisaient courir le bruit que les pouvoirs du ministre étaient lestés par l’influent chef de l’administration présidentielle, Andriï Iermak.
Celui qui est pressenti pour le remplacer a 49 ans, il est certes un ténor de la diplomatie ukrainienne mais était écrasé par la popularité de son ex-patron. A noter que Andriï Sybiga a été, entre autres, Ambassadeur en Turquie de 2016 à 2021. Sa fine connaissance de ce pays sera d’une précieuse aide quand il s’agira d’associer le président Recep Tayyip Erdogan aux négociations pour mettre un terme à la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Mais on n’en est pas là.
Pour l’instant Sybiga a une mission cruciale : Marcher sur les pas de Kouleba en Occident, surtout aux USA, afin d’arracher le soutien militaire massif dont Kiev a besoin pour renverser la vapeur face à Moscou. Que ce soit Kamala Harris ou Donald Trump à la Maison Blanche le futur chef de la diplomatie ukrainienne devra convaincre, surtout le veto sur les armes à longue portée. C’est d’autant plus urgent que la Russie grignote du terrain quotidiennement.
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