Ça devait finir par arriver face au refus des Américains de croiser le fer sur le terrain avec les troupes russes, et ne parlons même pas des Européens. On a beaucoup parlé du moral des soldats russes, des morts dans leurs rangs, de l’enlisement de l’armée de Vladimir Poutine en Ukraine, etc. Cette fois c’est l’état d’esprit des militaires ukrainiens qui inquiète. Ils seraient de plus en plus nombreux à déserter à l’Est du pays, où l’intensité de l’assaut russe laisse très peu de suspense sur l’issue des combats. Et ce sont les services de renseignement britanniques – des alliés de l’Ukraine – qui le disent…
Ça va mal très mal à Severodonetsk, le verrou du Donbass sur lequel Poutine a jeté son dévolu après ses revers aux abords de la capitale, Kiev. Les soldats ukrainiens combattent vaillamment alors que les Russes sont largement supérieurs, à tous les niveaux. Un courage loué par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Mais le même Zelensky reconnait que son armée ne fait pas le poids face aux Russes et qu’elle sera contrainte de se replier rapporte France 24. Manifestement les soldats ukrainiens n’ont pas attendu le signal officiel et commencent déjà à filer face à une défaite qui semble inéluctable, d’après le rapport relayé par The Independant et repris par BFM TV ce 9 juin…
Le rapport fait état d’une intensité des combats qui “démoralise sérieusement” l’armée ukrainienne. On parle de grosses pertes humaines du fait d’un déséquilibre des rapports de force allant de 20 contre 1 dans l’artillerie, et jusqu’à 40 contre 1 en munitions, en faveur de l’armée russe. Et les armes occidentales me direz-vous, que le président américain, Joe Biden, a claironnées partout ? Et bien les Occidentaux, un peu frileux dans cette affaire par crainte des représailles russes, ont surtout livré des armes de défense. Les missiles ukrainiens tout au mieux touchent des cibles à 25 kilomètres, alors qu’en face les Russes font 12 fois plus…
La dernière fois que Biden a évoqué la livraison d’armes, après son annonce grandiloquente de 40 milliards de dollars d’aide, c’était pour préciser que les missiles qu’il donnera ne dépasseront pas 80 kilomètres. Quant aux Européens, ils se débrouillent très bien pour ne faire de significatif, surtout la France et l’Allemagne, ce qui leur vaut une violente charge de la part des pays de l’Est européen, notamment la Pologne. Ce n’est pas une dizaine de canons Caesar français, aussi dévastateurs soient-ils, qui vont régler les problèmes de l’Ukraine…
“Cela créé une situation d’inégalité absolue sur le champ de bataille, sans parler de la domination totale des avions ennemis dans les airs, qui ne peut être stoppée parfois que par l’utilisation de missiles sol-air ou l’attente d’une erreur des pilotes russes“, indique le rapport du renseignement britannique. La lutte sans merci dans l’est de l’Ukraine a “un effet sérieusement démoralisant sur les forces ukrainiennes ainsi qu’un effet matériel très réel. Les cas de désertion augmentent chaque semaine“, ajoute le document…
Severodonetsk finira certainement comme toutes les localités arrachées par la Russie, tel que Kherson : l’armée de Poutine prend le contrôle, l’administration russe régente et le rouble s’érige en devise officielle…
Pendant ce temps-là le maître du Kremlin continue son chantage planétaire sur le blé, l’engrais et l’huile de tournesol. Il s’est même permis de dépêcher son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, en Turquie pour dicter ses conditions afin de libérer les bateaux qu’il empêche de soulager le monde entier. Le chef de l’Etat sénégalais, en sa qualité de président de l’Union africaine (UA), était à Sotchi pour tenter d’éviter à l’Afrique une famine insoutenable. In fine il avait été contraint de plaider le desserrage de l’étau des sanctions contre la Russie. C’est exactement la même chose qu’a défendue Lavrov en Turquie, avec un aplomb qui démontre à la face du monde que ça ne va pas si mal finalement pour les petites affaires de Poutine…
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