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Ukraine : Macron, Scholz et Draghi chez Zelensky pour l’obliger à céder face à Poutine

Ukraine : Macron, Scholz et Draghi chez Zelensky pour l’obliger à céder face à Poutine

Si le président français, Emmanuel Macron, a entretenu le flou sur sa visite en Ukraine c’est certes pour des raisons de sécurité mais ça traduit aussi un grand embarras sur le dossier du conflit avec la Russie. Macron a longtemps a longtemps hésité parce qu’il sait qu’il est très attendu à Kiev, depuis longtemps – il est l’un des rares grands leaders occidentaux à ne pas y avoir mis les pieds – et que la pression qu’il va y subir sera très forte. Mais il n’est pas le seul à être attendu au tournant par le très teigneux président ukrainien, Volodymyr Zelensky, le chancelier allemand, Olaf Scholz, également. In fine Macron s’y est rendu, aux côtés de Scholz et du Premier ministre italien, Mario Draghi. Ce qu’ils vont y dire ne plaira certainement pas à Zelensky mais il sera obligé de l’entendre…

Macron, droit dans ses bottes, a déjà annoncé la couleur lors de sa visite en Roumanie : Il faudra de toute façon, quand les armes se seront tues, négocier avec la Russie. Le président français persiste et signe là une position qu’il avait déjà exprimée devant le Parlement européen le 9 mai dernier et qui avait provoqué beaucoup de remous, notamment en Ukraine. Macron avait enfoncé le clou en suggérant au président ukrainien de faire des concessions territoriales face à l’incursion russe, ce qui lui avait valu une volée de bois vert de la part de Kiev. Mais le chef de l’Etat français n’a pas flanché et a redit dernièrement que cette affaire finira à la table des négociations. C’est exactement ce qu’il va à dire face à Zelensky…

Ce n’est pas un hasard si Macron se déplace à Kiev avec Scholz et Draghi, en effet la dite vieille Europe qui est aussi la plus puissante au sein de l’Union européenne (UE) est la plus tiède dans son soutien militaire à Kiev, dans l’adhésion de l’Ukraine à l’UE et la plus conciliante avec le président russe, Vladimir Poutine, au point que Macron est moqué jusqu’en Russie pour ses tentatives répétées d’amadouer le maître du Kremlin. Si le président français ne s’est pas rendu seul à Kiev c’est aussi pour renforcer sa position et achever de convaincre Zelensky qu’il n’a d’autre choix que de parler à Poutine – comprenez lui céder quelque chose – pour mettre un terme à la souffrance des Ukrainiens…

Macron fait tout pour avancer vers la paix avant la fin de son mandat à la tête du Conseil de l’UE, ce 30 juin ; il le fait d’abord pour abréger les tourments de l’économie française avec une inflation de plus de 5% alors que la relance s’amorçait avec la décrue de la pandémie du Coronavirus. Il le fait ensuite pour soulager l’économie européenne mais surtout éviter à l’Europe d’autres dangers si les canons continuent de parler au sein du continent.

En face Zelensky, en très mauvaise posture dans le Donbass et tout le Sud, sera mieux disposé à l’écouter car les armes modernes qu’il réclame pour repousser l’ennemi russe mais surtout pour se défendre et éviter qu’il dévore toute l’Ukraine ce sont les Européens qui les ont, avec les Américains et les Britanniques. Mais les USA ont montré leurs limites en la matière en dépit de l’agitation pour aider l’Ukraine à gagner la guerre, disaient-ils. Ils viennent certes d’accorder une aide militaire de un milliard de dollars mais le secrétaire d’Etat américain à la Défense a clairement dit que les autres soutiens occidentaux devaient aussi donner un coup de main…

Quand Macron dit que de “nouvelles discussions ” avec Kiev s’imposent c’est surtout pour dire que l’Europe est disposée à aider mais à la condition que Zelensky revoit sa copie. Et quand le président français dit ça il dit ce qu’il pense depuis le début : Il faut négocier avec Moscou, couper la poire en deux – très probablement faire le deuil de quelques morceaux du territoire ukrainien. Pour arriver à ses fins Macron fera quelques vagues promesses sur l’adhésion de l’Ukraine à l’UE, mais que cette dernière ne sera pas obligée avant 15-20 ans. Autant dire que cette affaire est renvoyée aux calendes grecques, le temps que la reconfiguration géopolitique dictée par Poutine se tasse…

 

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