Nous vous parlions des aspects étranges de la guerre en Ukraine, un pays sous les bombes mais qui a commencé à exporter de l’électricité vers l’Union européenne (UE). On a appris ce lundi 4 juillet une autre étrangeté : La communauté internationale se penchera dès aujourd’hui sur les contours du “Plan Marshall” pour rebâtir et remettre à flot l’Ukraine, alors que le pays est très loin de se débarrasser de la Russie. L’histoire ne nous dit pas quelle Ukraine ou quel morceau de l’Ukraine sera reconstruit puisque que sur le terrain les choses vont très mal, avec la chute de la ville très stratégique de Lyssytchansk, après Severodonetsk.
Les Occidentaux n’ont aucune idée sur la manière d’aider l’Ukraine à se sortir des griffes du président russe, Vladimir Poutine. Enfin si, ils savent comment faire mais ne veulent pas faire pour ne pas de facto entrer en confrontation directe avec Moscou. Alors ils louvoient, lambinent et se répandent en promesses de soutien, concrétisées par moments par des livraisons de missiles à courte portée qui ne font pas le poids devant l’artillerie lourde russe, même fortement diminuée…
Ce lundi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, dont le pays occupe pour 6 mois la présidence de l’UE ainsi que son homologue polonais Mateusz Morawiecki ont mis le cap sur Lugano, en Suisse, pour passer à la loupe les voies et moyens afin de retaper ce que l’armée de Poutine aura détruit. Une démarche artificielle car avant d’envisager une quelconque reconstruction il faut d’abord que les canons se taisent. Il ne faut pas être une lumière pour en arriver à cette conclusion, ça tombe sous le sens…
Que les Occidentaux disent à l’infatigable président ukrainien, Volodymyr Zelensky, comment ils vont l’aider concrètement à arracher la région de Lougansk à l’armée de Poutine et après on parlera de reconstruction. Qu’ils disent au monde comment empêcher la Russie de mettre la main sur le Donbass et tout le sud de l’Ukraine, après on évoquera le Plan Marshal…
A noter que la Conférence de Lugano n’est pas une grand-messe de donateurs, donc les dizaines, voire les centaines de milliards de la reconstruction attendront. Il s’agit juste de théoriser un plan pour l’après-guerre. Voilà, ces Messieurs/Dames feront le déplacement et grilleront de l’argent public juste pour une petite causerie en Suisse, pour partager des petits fours et au mieux faire quelques déclarations de principe. On en restera là, pour le moment, pour longtemps…
Exactement comme les promesses grandiloquentes des Américains sur une aide massive à l’Ukraine pour renverser le cours des événements – pour l’instant on en reste aux missiles à courte portée – ou comme la fin de non-recevoir de l’UE avant d’entrouvrir à l’Ukraine la porte du mirage de l’adhésion. Dans le dossier ukrainien il manque un élan international sincère pour en finir avec cette tragédie. Tout ce qu’on voit d’ici c’est une guerre qui profite à certains – pas ceux qu’on croit – et que les Occidentaux n’osent pas prendre à bras-le-corps. Donc des rencontres internationales autour de l’Ukraine il y en aura encore beaucoup sans que ça fasse bouger d’un iota l’essentiel…
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