L’ancien président Dmitri Medvedev, qui ne sort que pour annoncer des mauvaises nouvelles, en a remis une louche. «L’idée même de châtier un pays qui a le plus grand arsenal nucléaire au monde est absurde en soi. Et cela crée potentiellement une menace pour l’existence de l’humanité», a asséné le vice-président du très influent Conseil de sécurité russe, rapporte Le Journal du Dimanche ce mercredi 6 juillet…
Ce n’est pas la première fois que Moscou brandit le spectre du cataclysme nucléaire pour terroriser et pétrifier ses adversaires. On a entendu l’ancien président menacer ouvertement de balancer des armes nucléaires dites stratégiques si la Finlande et la Suède intègrent l’OTAN. Cela ne les a pas empêchées de se placer sous l’aile des Etats-Unis. On a même vu le maître du Kremlin se balader ostensiblement avec sa mallette nucléaire…
Pourtant tout le monde sait que le principe de l’arme nucléaire c’est d’en rester au stade de la dissuasion, et personne, même dans le pire des cas, ne peut envisager sérieusement de l’utiliser contre un adversaire. Car cela entraînerait une riposte immédiate et coordonnée qui menacerait l’existence de toute l’humanité. Donc personne n’a quoi que ce soit à y gagner.
Tout cela traduit une grande nervosité chez Poutine, qui non seulement est très loin d’atteindre ses objectifs de départ en Ukraine mais voit l’Occident lui tomber dessus à bras raccourcis, avec des sanctions économiques d’une sévérité sans précédent…
Medvedev, qui par le passé avait pourtant la réputation d’être un “tendre”, n’est plus le même depuis l’incursion russe en Ukraine. Et ce que Poutine ne dit pas c’est lui qui s’en charge, et là pour le coup c’est le sort du président russe qui le préoccupe le plus. Medvedev a dénoncé le projet des USA de traîner la Russie devant la justice internationale, pour «crimes de guerre présumés» en Ukraine…
Rappelons que depuis mars dernier Poutine est dans le viseur de la Cour pénale internationale (CPI). Mais pour son collaborateur, les Américains n’ont jamais répondu de leurs crimes – plus de 20 millions de morts dans le monde selon lui – devant des juridictions internationales, alors il est impensable que les Russes soient traduits en justice…
Si Moscou était au meilleur de sa forme ces questions ne se poseraient même pas. Le fait d’aborder ces sujets est la démonstration que l’exécutif russe, en dépit des avancées de son armée en Ukraine, n’est pas dans une sérénité totale. Poutine commence peut-être à réaliser que sa fuite en avant sanglante en Ukraine n’a d’autre issue qu’une fin dramatique, pour les civils que ses canons massacrent au quotidien mais aussi pour lui. Et qui sait ce qu’il est capable de faire quand il aura acquis la certitude que son chemin s’arrête ici et maintenant…
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