63 soldats russes tués d’un coup, puis le bilan passe à 89, et pour une fois la confirmation vient de Moscou. Il est vrai aussi que le Kremlin n’avait pas le choix, on ne peut pas mettre le couvert sur un tel nombre de morts, dans la même frappe. Trop gros pour pouvoir être dissimulé, comme le faisaient si bien les Russes. L’Ukraine continue elle de clamer un bilan encore plus lourd : 400 militaires russes tués et 300 blessés. Quel que soit le chiffre, c’est un revers majeur pour le maître du Kremlin, Vladimir Poutine, après la débâcle de Kherson, etc.
Les mêmes boulettes russes se répètent
Il y a surtout la grosse bévue par laquelle cette tragédie russe est arrivée : Une position repérée à cause d’une utilisation massive des smartphones des jeunes soldats qui viennent de débarquer, selon les propres aveux du ministère russe de la Défense. On en est encore aux boulettes de ce genre, après les bourdes de mars 2022 qui ont permis aux Ukrainiens d’abattre comme des lapins de hauts responsables de l’armée russe. De toute évidence la Défense russe prend l’eau de toutes parts et la maîtrise technologique est du côté ukrainien, grâce au soutien constant des Américains surtout.
Avec ces morts par dizaines, au bas mot, la Russie commence à vivre dans sa chair la capacité de destruction des fameux lance-missiles HIMARS, de petites merveilles américaines dont la livraison était redoutée par Moscou, au point que Poutine s’est juré de les détruire toutes. Pour le moment ce sont les armes américaines qui pulvérisent les rangs russes, et on va monter crescendo avec l’aide militaire de 45 milliards de dollars que Washington va verser à Kiev en 2023, plus les 18 milliards d’euros des Européens.
“L’apôtre de la paix” change de braquet
Quand les Ukrainiens mettront la main sur les ATACMS, des missiles balistiques lancés par HIMARS jusqu’à 300 km, ça en sera fini des derniers rêves fous du président russe. En attendant l’armée ukrainienne pourra compter sur les chars de combat français AMX-10 RC, une première dans cette guerre. De toute évidence Paris, partisan irréductible du dialogue pour en finir rapidement avec ce drame dont le monde entier paye le prix, a décidé de changer de braquet. Non pas que le président Emmanuel Macron ait tourné le dos à toute initiative de paix, bien au contraire il se dit qu’en aidant à équilibrer les forces les Ukrainiens infligeront de tels dégâts aux Russes qu’ils les forceront à s’asseoir à la table des négociations.
L’idée n’est pas d’écraser complètement la Russie, de traquer l’armée de Poutine au-delà des frontières et de détruire le pays, d’ailleurs toute velléité dans ce sens serait tout de suite chassée par l’arsenal nucléaire sur lequel est assis Poutine. Ukrainiens et Occidentaux se contenteraient de bouter les troupes de Poutine hors du pays envahi, après il sera possible de parler de pacte de paix, de garanties de sécurité, etc. D’ailleurs c’est ce que répète inlassablement Kiev, avec pour conditions que le régime de Poutine disparaisse et qu’il rende des comptes devant les juridictions internationales, ce qui après tout est une demande tout à fait légitime au regard des horreurs commises par l’envahisseur.
Combien de morts avant que Poutine comprenne que c’est cuit?
Rien qu’à voir le tableau de la présentation des voeux du Nouvel An on sait de quel côté sont la sérénité, la foi en l’avenir, l’espérance. Personne n’a pas pu passer à côté de l’éclat du ministre ukrainien de la Défense, Oleksiy Reznikov, qui s’est même permis de s’exprimer dans un russe parfait pour dire aux soldats qui seront mobilisés par Poutine que ce dernier n’a que la mort à leur offrir. Alors qu’en face les voeux de Poutine étaient rabougris, atones, avec un brin de tristesse qu’il n’a même pas pu masquer tellement le désastre sur le terrain militaire est criant.
Les spécialistes disent que d’ici mars prochain Poutine sera à court de munitions, alors que dans le camp d’en face l’aide militaire va monter exponentiellement pour terminer une guerre que le monde ne pourra pas supporter une année de plus. D’ici là combien de morts avant que le Kremlin comprenne que son aventure est sans issue et que l’Occident ne laissera jamais la Russie avaler l’Ukraine? Combien de drames avant que le monde soit débarrassé de ce conflit plus surréaliste que jamais et qui est né par la seule volonté de l’ego surdimensionné de Poutine?
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