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Ukraine : Quid de la dernière carte de Poutine, 1 million de soldats?

Ukraine : Quid de la dernière carte de Poutine, 1 million de soldats?

Le décret de mobilisation, c’est ce qui agite les esprits en ce moment en Russie, entre les dits 10 000 volontaires qui se sont signalés en 24 heures pour aller combattre en Ukraine – c’est le Moscou qui le dit – et ceux qui manifestent contre la guerre de Vladimir Poutine. Mais dans le texte émis par ce dernier c’est surtout l’article 7 ou plutôt son absence qui interroge. On passe directement de l’alinéa 6 au 8. Que y a-t-il dans ces lignes classées “à usage officiel” et qui ont été cachées ? D’aucuns y voient le funeste dessein de mobiliser beaucoup plus que les 300 000 réservistes : “un million de personnes“…

Les dessous d’une cachotterie

Quand on pose la question au porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, sur cet énigmatique article 7 il rétorque : “Je ne peux pas révéler” son contenu, il se borne à répéter qu’il a trait au chiffre sur les mobilisés. Combien ? “La seule chose que je peux vous dire, c’est que nous parlons bien de 300 000 personnes“, a-t-il ajouté.

Mais pour le journal Novaïa Gazeta, qui cite un membre du cercle de Poutine, cet alinéa donne au ministère de la Défense la possibilité de mobiliser jusqu’à “un million de personnes“. Peskov a répliqué que cette information est un “mensonge”, selon plusieurs agences russes (en russe). Ce qui est certain c’est que la mention “à usage officiel” est le degré le plus haut des documents classifiés et les responsables qui y ont accès sont triés sur le volet rapporte France Info

Ils quittent le navire en pleine tempête

300 mille mobilisés ou 1 million, peu importe pour les citoyens russes, ils font ce qu’ils peuvent pour échapper aux filets des autorités. Et ceux qui en ont les moyens se ruent massivement vers les agences de voyage pour prendre le large. L’application Google Trends, qui jauge les pics de recherches des internautes sur son moteur en langue russe, fait savoir que les sollicitations pour se soustraire à la mobilisation ou pour sortir du pays se sont envolées depuis le 20 septembre. On a même atteint des sommets quelques heures après l’allocution de Poutine…

La flambée des prix des billets d’avion illustre cette panique qui gagne les esprits face à la mobilisation décrétée par le Kremlin et aussi face aux sombres perspectives quant à l’issue de la guerre en Ukraine. Les tarifs des billets pour des nations frontalières de la Russie atteignent des records. L’aller simple Moscou-Istanbul qui se vendait à 2700 euros a littéralement explosé et tous les vols pour sortir du pays sont archi pleins rapporte RFI.

Les privilégiés de la guerre

Le Parlement russe a voté une loi selon laquelle «les personnes appelées à suivre une formation militaire à partir de la réserve, seront pénalement responsables en cas de non-comparution ou d’abandon non autorisé du service». Mais manifestement les enfants des dignitaires du régime ne sont pas concernés par cette disposition. Nikolaï Peskov, le fils du porte-parole de Poutine, Dmitry Peskov, en a fait la démonstration, involontairement…

Il a été piégé par Dmitry Nizovtsev, un animateur proche de l’opposant Alexei Navalny. Il a appelé le fils de Peskov en prétendant être le major Anton Matrynov, il a ensuite informé son interlocuteur de sa convocation pour être mobilisé sur le front, en vertu  du décret signé par le président russe : “Premièrement, pourquoi n’avez-vous pas rappelé? Et deuxièmement, viendrez-vous au bureau de conscription à 10h demain? Nous vous attendons“, a lancé le faux major…

Ce à quoi le fils de Peskov a répliqué : “Évidemment, je ne viendrai pas au commissariat (…). Vous devriez comprendre que je suis M. Peskov, et que ce n’est pas vraiment pour moi (…). De toutes façons, je vais résoudre ce problème, et je vais le résoudre à un autre niveau“, cite BFM TV.

Des morts, encore et encore

Toutefois le fils de Peskov a nuancé ses propos dans la suite de la conversation rapportée par TFI. “Je dois comprendre ce que je dois faire et comment je dois le faire (…) J’ai besoin de comprendre en général ce qui se passe et quels sont mes droits. Qu’ils m’enlèvent demain – croyez-moi, ni vous ni moi n’avons besoin de cela (…). Je n’ai aucun problème à défendre ma patrie, mais j’ai besoin de comprendre la faisabilité de ma présence là-bas“, a dit Nikolaï Peskov.

Il a conclu en ces termes : “Si Vladimir Vladimirovitch Poutine dit que je dois y aller, j’irai“…

C’est finalement ça le drame de tous ces jeunes appelés russe : Etre obligés de faire une guerre qui n’est pas la leur, à laquelle ils ne comprennent rien et qu’ils ne sont pas du tout certains de gagner. Une guerre qui d’ailleurs étrangement n’a pas été déclarée officiellement par Moscou mais pour laquelle on sonne la mobilisation et pour laquelle on meurt, beaucoup trop. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dit dans ce sens hier jeudi dans la soirée, en direction des mobilisés : «55 000 soldats russes ont été tués dans cette guerre en six mois (…) Vous en voulez davantage ? Non ? Alors protestez ! Luttez ! Fuyez ! Ou rendez-vous», rapporte le JDD.

 

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