Puisque les plans de la Russie patinent en Ukraine et puisque toutes les voies occidentales sont fermées au maître du Kremlin, Vladimir Poutine, il fait mouvement vers l’Asie, plus précisément vers la deuxième puissance économique et militaire de la planète, la Chine. Poutine et son homologue chinois, Xi Jinping, qui ont le même ennemi – l’Occident -, se verront ce jeudi 15 septembre en Ouzbékistan, dans le cadre d’un sommet régional…
Les leaders indien, pakistanais, turc, iranien et d’autres dirigeants asiatiques feront également le déplacement pour la grande rencontre de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Les débats dureront deux jours – jusqu’à demain vendredi – et mettront sur la table des sujets majeurs. Mais c’est assurément la réunion entre Poutine et Jinping qui sera scrutée à la loupe…
Moscou, qui se débat dans le bourbier ukrainien, fera tout pour embarquer Pékin dans sa guerre qu’elle a très peu de chances de gagner toute seule, même partiellement. La Chine a aussi son cauchemar : Taïwan. La réussite économique insolente de l’île et surtout son modèle démocratique irritent au plus poing Jinping. Mais voilà : il y a la levée de boucliers des Occidentaux, notamment les USA. Il n’est pas exclu que les président russe et chinois accordent leurs violons pour se motiver mutuellement et se donner les moyens de pousser leurs pions…
L’alliance entre la Russie et la Chine en est restée au stade des déclarations, rien de significatif sur le plan militaire ; quant aux liens économiques et financiers, ils sont très en-deçà de ce qu’il faut pour aider Poutine à compenser la rupture avec les économies occidentales. Le maître du Kremlin tentera de convaincre le monde qu’il n’est pas seul dans son combat, mais il en faudra beaucoup plus pour entraîner le très sournois et retors dirigeant chinois, qui doit également ménager ses positions en Europe et aux Etats-Unis…
«L’Organisation de coopération de Shanghai offre une alternative réelle aux structures orientées vers l’Occident», a déclaré mardi dernier le conseiller diplomatique de Poutine, Iouri Ouchakov, cité par 20 Minutes. C’est la «plus grande organisation du monde, qui comprend la moitié de la population de la planète» et elle s’active pour un «ordre international juste», a ajouté la même source. C’est aussi ce que pense et défend Jinping, mais matérialiser une telle doctrine n’est pas chose aisée face au lobbying des Américains…
A noter que l’OCS, qui comprend aussi les ex-Républiques soviétiques d’Asie centrale, a été installée en 2001 pour contrer l’hégémonie politique, économique et militaire de l’Occident. Mais force est de constater que l’OCS n’a pas la même vigueur que l’OTAN ou encore l’Union européenne. Peut-être que les choses changeront prochainement. Je dis bien peut-être…
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