Jusqu’où ira Vladimir Poutine ? Qui l’arrêtera ? Qui osera l’affronter sur son terrain, le terrain de la terreur ? Pour le moment c’est lui qui avance et les autres reculent – je parle des soutiens de l’Ukraine. La dernière illustration en date : la destruction du drone américain dans ce que la Russie considère comme sa chasse gardée. Même ça Washington l’a fait passer par pertes et profits, arguant une simple faute professionnelle de l’aviation russe. Affront suprême : le maître du Kremlin et désormais de la Mer Noire a osé décorer les pilotes qui ont humilié les USA…
Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, «a présenté des décorations d’État aux pilotes des Su-27, qui ont empêché la violation par un drone américain MQ-9 de la zone de régime temporaire d’utilisation de l’espace aérien», a claironné son département dans un communiqué émis ce vendredi 17 mars.
Que fera la Maison Blanche face à cette démonstration de force ? Et bien ce qu’elle fait depuis le début : aider à minima Kiev, mais de loin, de très loin. Le président Joe Biden veillera surtout soigneusement à éviter toute confrontation militaire avec Moscou, dans une conjoncture d’impopularité croissante du soutien à l’Ukraine, notamment dans les rangs des Républicains.
Biden, qui rejoue son mandat en 2024, jouera petit bras avec Volodymyr Zelensky. Les Occidentaux ont trop traiîné pour aider massivement et rapidement Kiev. Maintenant la fenêtre de tir s’est considérablement rétrécie. Les USA sont englués dans une crise financière très sérieuse, la France est partie pour une longue période d’instabilité sociopolitique, l’Allemagne gémit et se lamente sur son armée défraîchie et sous-équipée. Bref, ça vole pas haut du côté de l’OTAN…
Dès que la Pologne a annoncé la livraison à l’Ukraine de quatre avions de combat Washington a martelé qu’il s’en tient à sa décision : Pas de chasseur pour l’Ukraine. Idem pour les armes à longue portée, tout en insistant auprès de Kiev pour qu’il ne frappe pas le territoire russe. Ce n’est pas avec ses armes à courte portée, dont le stock a fondu et quelques avions que Zelensky va repousser l’ennemi.
En face la Russie souffre, titube mais résiste beaucoup mieux que prévu, financièrement, économiquement et militairement. Poutine, qui recevra la semaine prochaine son puissant allié chinois Xi Jinping, est loin d’être par terre. Si les alliés veulent le démolir, définitivement, il faudra qu’ils aient le courage de se découvrir. Il faudra qu’ils prennent des risques et qu’ils parlent le même langage que le Kremlin.
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