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Un camouflet pour Taboubi & Co : Bouden est là pour durer et c’est pas tout…

Un camouflet pour Taboubi & Co : Bouden est là pour durer et c’est pas tout…

Décidément le président de la République, Kais Saied, prend goût aux petites virées du côté de la cheffe du gouvernement, Najla Bouden. C’est la troisième fois qu’il descend dans le coin en 5 semaines. Mais hier lundi 30 janvier dans la soirée il y avait bien plus que le besoin de se dégourdir les jambes, Saied était là-bas pour adresser à qui veut l’entendre des messages très forts…

Dans la même veine que ses précédents entretiens avec Bouden (Saied parle et cette dernière acquiesce, l’ancien président français Jacques Chirac aurait dit “Je décide et il exécute“, en parlant de son très ambitieux ministre Nicolas Sarkozy), le chef de l’Etat a ostensiblement manifesté sa satisfaction pour tout ce que fait la locataire de la Kasbah.

Voilà, Saied n’a pas mis longtemps à répondre aux agitateurs du Front du salut et compagnie, qui s’excitaient dès la soirée du dimanche 29 janvier devant la perspective de bouter Bouden hors du capitanat, voire même le commandant Saied suite à sa déroute électorale. Le président de la République coupe l’herbe sous le pied des acteurs de la décennie noire : il est content de sa cheffe de gouvernement et elle restera…

Rached Ghannouchi, Ahmed Néjib Chebbi et consorts n’étaient pas les seuls destinataires de ce message, il y avait également l’UGTT. Elle aussi a décrété, à moult reprises, l’échec patent du gouvernement, tout le gouvernement et martèle l’impérieuse nécessité de faire place nette pour donner du carburant au pays. La centrale syndicale s’agite pour glisser un projet alternatif où le départ de Bouden va de soi. Tout ce que Noureddine Taboubi aura de Saied c’est l’assurance que rien ne bougera à la Kasbah.

Est-ce un camouflet fatal pour l’UGTT ? Non, on est loin du dénouement de cette affaire. On peut compter sur Taboubi pour vendre chèrement sa peau. D’autant plus que ce n’est pas le seul pied-de-nez que lui fait le président de la République, il y a aussi l’installation de Mohamed Ali Boughdiri au ministère de l’Education nationale, en lieu et place du très placide Fathi Sellaouti qui n’aura pas réussi à éclipser le virevoltant Néji Jalloul…

Il est de notoriété publique que Boughdiri n’est pas très copain avec le secrétaire général de l’UGTT, il fait partie de la fronde qui a refusé un autre mandat à Taboubi et a tout fait pour que la justice le stoppe net. Par ailleurs le nouveau ministre est très proche du trublion de la Fédération générale de l’Enseignement secondaire, Lassaad Yaacoubi. Rappelons que ce dernier est un rival notoire de Taboubi et rêve de lui arracher son fauteuil.

Est-ce que la paire Boughdiri-Yaacoubi réussira à calmer la grogne dans les rangs des enseignants ? En tout cas le syndicaliste lui y croit, avec les réserves d’usage. Une chose est certaine : Taboubi n’a pas fait la fête hier soir et doit être en train de ruminer le coup d’après – un triomphe si Saied ouvre la porte à son initiative de sauvetage national – ou sa vengeance si les choses tournaient mal. Rendez-vous au prochain épisode…

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