En commentant les chiffres du tourisme tunisien en 2022 et surtout le rétrécissement du flux des visiteurs algériens un journal du pays voisin et frère a osé écrire, le 11 janvier 2023, que la Tunisie “vit principalement de ses ressources touristiques“. Evidemment c’est archi faux. C’est le genre de bévue que peuvent commettre certains journaux, pour peu qu’ils ne se donnent pas la peine de fouiller – juste un peu – dans les indicateurs macroéconomiques. C’est ce qu’aurait dû faire “ObservAlgérie“…
S’il l’avait fait il aurait vu que le tourisme malgré tout ce qu’on en dit ne pèse que près de 7% dans le PIB tunisien ces dernières années. C’est beaucoup, on n’en disconvient pas, mais c’est très loin d’être la principale ressource du pays. Certes l’économie locale s’est beaucoup tassée après la dite Révolution, surtout dernièrement, mais on n’en est pas au stade de vivre essentiellement des recettes du tourisme. Il est même à peu près certain que la Tunisie ne tombera jamais aussi bas…
Le rédacteur de l’article a sans doute été influencé par les mauvais bruits qui viennent de la Tunisie, amplifiés par les rapports internationaux ou encore par les chèques que signe l’Algérie pour épauler son frère tunisien. Tunis certes tire la langue, à tous les niveaux mais on n’en est pas au point de guetter la manne touristique pour nourrir la population…
Reste que cette information ou plutôt désinformation nous en dit long sur l’image que renvoie cette Tunisie malade économiquement, socialement et politiquement. Ça en dit long aussi sur le travail à abattre pour redresser le pays et rétablir sa dignité perdue à force de tendre la main à gauche et à droite pour subvenir à ses besoins les plus élémentaires.
Enfin rappelons que cet article est parti des données communiquées par le ministre algérien du Tourisme et de l’Artisanat, Yacine Hammadi. Selon lui le nombre des visiteurs algériens en Tunisie a fortement baissé en 2022, à peine 1,2 million de touristes. En mettant de côté les deux années de la crise, c’est une chute drastique par rapport aux chiffres de 2019, l’année de tous les records. Rappelons que 2,935 millions d’Algériens avaient foulé le sol tunisien.
Quand la Tunisie se retroussera les manches et retournera au travail, elle n’aura plus à se soucier du nombre de touristes algériens en Tunisie, ce sera juste un épiphénomène. Et la relance économique urge – je ne parle pas du demi Plan de développement de Samir Saïed -, sinon la prochaine fois ce journal algérien ira plus loin, par exemple en écrivant que ce sont les deniers d’Alger qui maintiennent à flot la Tunisie. À bon entendeur…
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