Politique

Un responsable d’Ennahdha agressé par un sympathisant de Kais Saied : Le vrai du faux

Le secrétaire général du bureau local du Mouvement Ennahdha à El Alaâ, Seif Eddine Rezguani, a été attaqué hier par un sympathisant de Kais Saied.

La version du bureau local d’Ennahdha à El Alaâ: 

D’après un communiqué publié sur la page officielle du bureau, le responsable d’Ennahdha a été victime d’une agression physique et morale. Selon la même source, l’agresseur a procédé à la destruction des biens dans le bureau, aspergeant d’essence le responsable et menaçant de le tuer.

Le communiqué indique également que l’agresseur a tenu des propos obscènes et insultants à son encontre.

Dénonçant les discours violents et clivants du président de la République, Kais Saied, depuis le 25 juillet 2021, le bureau local d’Ennahdha a dénoncé les actes de violence exercées à l’encontre de ses dirigeants. Toutes les procédures judiciaires seront menées pour protéger le secrétaire général du bureau local ainsi que les membres de sa famille, selon le communiqué.

La version du bureau central : 

Dans le but d’apporter plus d’éclaircissements sur le sujet, Tunisie Numérique s’est renseigné sur l’affaire.

Une source très informée au sein du bureau central d’information et de la communication du Mouvement Ennahdha a fait savoir qu’il n’était pas au courant de de l’attaque.

Chose étrange puisque le bureau central est censé être au courant de tout ce qui concerne ses bases et ses responsables régionaux et locaux.

La version du secrétaire général du bureau local : 

Tunisie numérique a contacté le secrétaire général du bureau local d’Ennahdha à El Alaâ pour obtenir sa propre version des faits.

L’intervenant a fait savoir qu’il avait occupé le poste de président de l’association sportive d’El Alaâ pendant 6 ans, précisant que l’auteur de l’agression était son successeur.

“Ce dernier était à la tête de l’équipe pendant deux ans. Après sa démission, il a bloqué toutes les activités de l’équipe, même le simple processus d’avoir des cartes d’adhésion. Le délégué régional du sport et de la jeunesse ainsi que les autorités locales m’ont interpellé pour régler le problème à l’amiable”, a t-il dit.

Suite à cela, l’intervenant a fait savoir qu’il a été victime d’une agression verbale et physique, soulignant que l’agresseur lui a lancé des propos insultants du fait de son appartenance au Mouvement Ennahdha.

Indiquant que le conflit n’avait aucun lien avec les appartenances idéologiques, le responsable d’Ennahdha a confié à Tunisie Numérique que l’agresseur lui a donné des coups de poing au niveau de la tête et lui a adressé des menaces de mort, en tentant de l’asperger d’essence.

“Ennahdha est finie, tu n’as plus le droit d’intervenir”, a t-il dit.

En se rendant au poste de police pour lancer les procédures juridiques nécessaires, le responsable d’Ennahdha a révélé qu’il a été au début mal accueilli, pointant du doigt les liens familiaux entre le chef de la police et l’agresseur.

De l’autre côté, contrairement à la version du bureau local d’Ennahdha, Rezaigui a assuré qu’il n’avait aucune idée sur l’appartenance idéologique de l’agresseur.

Une communication ascendante qui manque à l’appel ? 

A l’instar des deux versions opposées avancées par le bureau local et le responsable d’Ennahdha, il convient de noter qu’un tel événement aurait dû être communiqué automatiquement au bureau central, notamment au service de la communication.

Mais il semble que l’information n’a pas circulé.

Deux scénarios sont plausibles:

Soit la communication ascendante manque à l’appel au sein du parti, soit le parti ne veut pas que l’affaire soit médiatisée en ces temps troubles marqués par une crise politique intense.

Que se passe-t-il vraiment au sein du parti ?

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