Economie

Une faillite à la libanaise est-elle envisageable en Tunisie ?

Une faillite à la libanaise est-elle envisageable en Tunisie ?

En défaut de paiement depuis mars 2020, le Liban s’enfonce chaque jour un peu plus dans une crise économique sans précédent, notamment après le blocage des négociations avec le FMI pour une crédit conditionné de 10 milliards de dollars (28 milliards de dinars).

La faillite a commencé par l’effondrement de la monnaie libanaise en raison de la spéculation des banquiers sur la livre qui a perdu dans un court laps de temps plus de 14 fois sa valeur par rapport au dollar sur le marché noir, ce qui a entraîné une inflation galopante. Certains produits sont de plus en plus rares et les prix à la consommation explosent.

La baisse dramatique du pouvoir d’achat des Libanais est amplifiée par l’arrêt brutal du tourisme, qui représente habituellement une source de revenus en devises non négligeable pour le pays, avec une contribution de plus de 6% au PIB. La baisse du pouvoir d’achat est aussi accentuée par les licenciements liés à la crise sanitaire et au confinement. Une situation qui se traduit par un taux de chômage de 30% de la population active. En fin de compte, environ la moitié de la population a basculé sous le seuil de pauvreté.

Cette dégringolade que vit le Liban présente plusieurs similitudes avec le « cas » tunisien : monnaie gérée en mode fixing qui risque de basculer à tout moment au fur et à mesure de la hausse du déficit extérieur, l’inflation ressentie prend une allure rampante, la dépendance aux importations alimentaires est très pesante avec un déficit de 1,426 milliard de dinars durant l’année 2019.

Sur un autre plan, il est à noter que la proportion des personnes vulnérables est en moyenne de 11,7%, avec des pics plutôt élevés. Cette proportion serait bien supérieure si on applique les critères d’évaluation du PNUD (accès aux prestations publiques de qualité : éducation, santé, transport public, administration…). La vulnérabilité est une résultante évidente d’un chômage endémique dont le taux est officiellement de 17,4%.

Tous les ingrédients sont là pour basculer dans une situation similaire à celle que vit le Liban.

Pour mémoire, le budget tunisien est composé d’environ 40% de ressources d’emprunt et qui sont non encore largement mobilisées, à ce jour. L’émission des billets de banque a augmenté de 49% en valeur et de 45% en volume en 2019 par rapport à 2018.

Sauf miracle, la banqueroute n’est pas loin.

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