Selon une note publiée aujourd’hui vendredi 15 avril 2022 par l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE) et intitulé « Les Nouvelles Tendances de l’Après-Conflit : Un nouveau défi de Résilience », le déclenchement du conflit russo-ukrainien sur fond de crise a exacerbé les pressions par rapport à une situation déjà fragile depuis l’apparition de la crise de la Covid-19.
Ce conflit, qui concerne deux des plus grands exportateurs mondiaux de matières premières importantes, constitue un choc qui peut bouleverser les systèmes de production et accentuer les difficultés constatées au niveau des chaines d’approvisionnement, selon le think tank.
De ce fait, l’analyse de ce choc par l’observation de la volatilité à court terme des prix des deux principales matières premières, notamment le pétrole et le blé, est limitative. La volatilité est une traduction des anticipations des opérateurs concernant l’évolution des différents marchés, habituellement fortement corrélés au prix du pétrole.
La quête de résilience économique et de souveraineté constitue un défi pour l’ensemble des pays. Ces nouveaux défis ne devraient pas occulter l’importance de l’inclusion sociale, la digitalisation et la transition écologique. Sous cet angle, la note analyse quatre tendances à savoir le réchauffement de la stagflation, le nouvel ordre mondial (une nouvelle mondialisation), la sécurité et le protectionnisme et la résilience inclusive.
Les pays, comme la Tunisie qui ne dispose pas de ressources supplémentaires pour mettre en place des programmes de résilience ambitieux et qui subissent des pressions budgétaires, frôlant avec l’austérité, rencontreront des difficultés à renouer avec une croissance saine, souligne-t-on. Néanmoins, l’économie tunisienne se trouve dans une situation de croissance atone conjuguée à un taux de chômage qui persiste à des niveaux élevés avec une tendance haussière des prix. Cette situation est caractéristique d’une stagflation.
Cependant, le nouvel ordre mondial caractérisé par le renforcement de l’intégration régionale pourrait conduire à la révision des accords commerciaux et des alliances, précise l’IACE.
Le défi pour la Tunisie, d’après l’IACE, est la réingénierie des accords commerciaux en vigueur notamment avec l’Europe, l’Algérie, la Chine, les Etats Unis, et la Turquie avec comme objectif le renforcement de l’intégration régionale.
La Banque Centrale Tunisienne pourrait envisager, dans ces sillages, d’inclure le Rouble et le Yuan dans son panier de devises, permettant ainsi aux opérateurs tunisiens principalement du secteur touristique d’accepter les paiements dans ces deux monnaies. Ces fonds permettront le paiement de nos achats de matières premières de ces deux pays et faciliter en plus l’attrait des touristes de ces deux pays dont les destinations à l’étranger sont de plus en plus limitées.
Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI a déclaré hier jeudi que, sur la crise double, associant pandémie et guerre, et sur la capacité des institutions financières à y faire face ou non, vient encore se greffer un autre risque de plus en plus présent : la fragmentation de l’économie mondiale en blocs géopolitiques, caractérisés par des normes commerciales et technologiques, des monnaies de réserve et des systèmes de paiement différents.
Cette fragmentation de la gouvernance mondiale est peut-être la plus grande menace pesant sur le cadre fondé sur des règles qui, depuis plus de 75 ans, régit les relations internationales et économiques et contribue à améliorer considérablement le niveau de vie dans le monde entier, assure la directrice générale du FMI.
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