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USA : Après le Canada, le Mexique et la Chine, la France affronte Trump, ces tirs croisés feront des dégâts

USA : Après le Canada, le Mexique et la Chine, la France affronte Trump, ces tirs croisés feront des dégâts

Comme il l’avait promis durant sa campagne électorale le président américain n’a pas tardé à porter ses attaques contre le Canada, le Mexique et la Chine ; pour les deux premiers les taxes douanières montent à 25% et pour la dernière ce sera 10%. Tous ont porté plainte auprès de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) – ce n’est pas ça qui va empêcher Trump de dormir – et ont annoncé aussitôt la riposte aux  tirs américains. Le Canada répliquera dès demain mardi 4 février. Ça par contre ça fera tiquer à Washington, car in fine cette majoration des taxes les consommateurs américains la payeront. Contrairement à ce qu’il leur a fait croire au départ le républicain ne protégera pas ses électeurs de tout. Quid de l’Europe et de ses têtes de gondole, la France et l’Allemagne ?

Ce que Trump ne dira jamais à ses électeurs

Le président américain a martelé hier dimanche 2 février que les produits européens seront «très bientôt (…). Ils profitent réellement de nous vous savez, on a un déficit de 300 milliards de dollars. Ils ne prennent ni nos voitures ni nos produits agricoles, quasiment rien et nous prenons tous, des millions de voitures, des niveaux énormes de produits agricoles», a-t-il répété devant des journalistes. «Je n’ai pas de calendrier mais c’est pour très bientôt», a-t-il prévenu.

Il ressort cet argumentaire comme s’il ne savait pas que personne en Europe ne veut des voitures américaines, budgétivores, polluantes, de piètre qualité et surtout elles ne respectent pas les normes environnementales européennes, de plus en plus corsées. Tous les Américains qui le peuvent se payent une berline de luxe allemande, une sportive italienne, une japonaise ou à la limite une sud-coréenne. Et que dire des produits agricoles américains, très souvent génétiquement modifiés et bourrés de substances chimiques que les Européens ont bannies de leurs marchés et assiettes.

Mais tout ça Trump ne l’assumera jamais devant ses électeurs, il continuera de les abreuver d’argumentaires et approches simplistes, de réponses simplistes à des problématiques d’une grande complexité. La force brute pour terroriser et pétrifier l’adversaire, pour ensuite lui soutirer le maximum. Et bien cette force brute l’Europe l’a aussi et Washington ne l’ignore pas. C’est la raison pour laquelle Trump hésite encore à avancer le calendrier ; ce qu’il voudrait c’est que les Européens, tétanisés, courent vers lui pour négocier et céder sur tout avant les frappes. Mais ça n’arrivera pas, l’Europe attend les coups pour riposter, exactement comme le fait le Canada.

Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a annoncé la couleur le 19 janvier, le président Emmanuel Macron a enfoncé le clou ce lundi 3 février à son arrivée à Bruxelles pour une réunion informelle des chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne, dédiée à la défense. «Si nous étions attaqués sur les sujets commerciaux, l’Europe, comme une puissance qui se tient, devra se faire respecter et donc réagir», a clamé le président français. La même posture que l’Allemagne.

Les Européens avaient déjà préparé leur riposte

Les économies leaders de la zone euro savaient que l’attaque de Trump allait arriver fatalement, elles se sont préparées en conséquence. «Nous avons besoin de l’Amérique et l’Amérique a besoin de nous aussi. Les droits de douane augmentent les coûts. Ils ne sont pas bons pour l’emploi, et ils ne sont pas bons non plus pour les consommateurs, c’est clair», avait averti auparavant la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas…

Avant elle le ministre français de l’Industrie, Marc Ferracci, a déclaré ceci hier dimanche sur Franceinfo : «la réponse, pour être efficace, doit porter sur les produits qui sont importants pour votre interlocuteur et pour le pays avec lequel vous négociez (…). Il faut que ce soit comme on dit “mordant”, ça veut dire que ça ait des impacts sur l’économie américaine, pour avoir une menace crédible dans la négociation».

Manifestement aucun pays européen (il faudra surveiller les amis de Trump, la Hongrie et l’Italie) ne se couchera devant les foudres américaines, le combat aura bien lieu si Washington franchit le rubicond. Quand on vous disait qu’en dépit de la grandiloquence du président républicain il n’est pas le Maître du monde, même avec toute sa puissance il ne peut pas imposer sa volonté à toute l’Humanité. Trump a annoncé qu’il allait parlementer ce lundi avec le Premier ministre canadien démissionnaire, Justin Trudeau, et le gouvernement mexicain.

«Je vous propose que nous attendions la réponse du président Trump à notre proposition», a posté sur les réseaux sociaux la présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum. Mais dans la même vidéo elle affirme qu’elle détaillera ce lundi matin «les premières mesures» pour répliquer aux frappes américaines. Elle avait évoqué samedi dernier, sans indications précises, «des mesures tarifaires et non tarifaires en défense des intérêts du Mexique».

De toute évidence Washington n’aura pas la partie facile, il essuiera des tirs croisés, avec la même intensité que ses attaques tous azimuts. Les Américains découvriront très vite les limites de leur toute-puissance et l’ampleur de leur dépendance aux marchés extérieurs.

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