Qui arrêtera le bulldozer Trump et comment ? C’est la question qui trotte dans la tête du président Joe Biden en ce moment même, et elle est kafkaïenne. Comment arrêter un homme auréolé de sa gloire de mythe vivant, de héros de l’Amérique après que la mort l’a frôlé le 13 juillet 2024 et après des gestes inouïs de courage physique – et aussi une bonne dose de théâtralisation et d’exploitation politique – qui sont passés en boucle dans le monde entier ? Biden est actuellement dans ses petits souliers face à son concurrent à la présidentielle. Il a dû s’adresser à deux reprises à la nation dans cette journée fatidique, ce qui en a rajouté à l’aura de Trump ; il a dû ranger toutes ses munitions de campagne (discours, affiches, messages vidéo, etc.) contre l’ex-président, le même qui était – et l’est sans doute encore – un apôtre de la violence. Rappelons-nous l’assaut du capitole pour contester l’élection de Biden (6 morts dans les heurts violents) et la vidéo dans laquelle il promet une vengeance terrible s’il est réélu. Elon Musk vient s’ajouter aux problèmes des démocrates.
Trump avait déjà beaucoup d’argent…
Le milliardaire américain, deuxième homme le plus riche de la planète, mettra la main à la poche pour financer la campagne du républicain, qui pourtant ne manque pas de sous, avec des contributions qui atteignaient déjà ses sommets. Que dire après l’émoi provoqué par la tentative d’assassinat de Pennsylvanie. Elon Musk songe à faire une donation mensuelle au comité d’action politique «America PAC», lequel appuie la candidature de Trump pour la présidentielle de novembre prochain. Le Wall Street Journal parle de près de 45 millions de dollars par mois, auxquels pourraient s’ajouter d’autres fonds décaissés par de grands noms du secteur technologique.
Monté fin mai dernier, d’après des documents publiés par la Commission électorale fédérale (FEC), «America PAC» est un méga PAC, une cellule juridique qui n’est pas directement connectée à une équipe de campagne. Le PAC légalement n’a pas le droit de financer directement un candidat, mais il peut lancer des actions de soutien, telles que des campagnes publicitaires ou des activités de terrain. D’après le journal «America PAC» mettra le curseur sur les États où les sympathisants républicains potentiellement votent Trump.
Les milliardaires se bousculent pour doper le républicain
D’après les documents dévoilés par la FEC on trouve parmi les donateurs à «America PAC» les frères Cameron et Tyler Winklevoss, qui ont un litige avec Mark Zuckerberg autour de la création de Facebook et qui ont brillé dernièrement dans les cryptomonnaies. Il y a aussi Douglas Leone, associé au sein de la société de capital-investissement Sequoia Capital, laquelle fait partie des géants de la Silicon Valley. On peut aussi citer Antonio Gracias, qui a été administrateur de Tesla de 2007 à 2021.
Officiellement Musk n’est pas dans la liste des contributeurs au super PAC, qui avait collecté fin juin dernier, d’après un bilan publié hier lundi 15 juillet, 8,75 millions de dollars. Une annonce sur le milliardaire a été faite le 13 juillet 2024 mais jusqu’ici il n’y a aucune confirmation officielle et encore moins le montant exact du don. Si l’homme le plus fortuné de la planète sautait le pas ce serait l’une des plus grosses donations jamais faites par un individu dans une campagne électorale aux USA…
Pour l’élection de 2024 la plus importante donation dévoilée publiquement reste celle de Tim Mellon, héritier de la banque Mellon, qui a versé 50 millions de dollars à un autre super PAC derrière Trump. Depuis le début de la campagne électorale Mellon a déboursé au total plus de 100 millions de dollars, principalement pour le camp républicain. Mais des sommes ont aussi été versées à l’indépendant Robert F. Kennedy.
Trump sera toujours Trump…
Rappelons qu’en mars Elon Musk, dont la fortune est évaluée à 252 milliards de dollars par le site du magazine Forbes, avait déclaré qu’il n’appuierait financièrement aucun candidat. La donne a changé samedi dernier peu après l’attentat qui a visé Trump. Ce dernier boit du petit lait. Il ne parle que de Dieu en ce moment, le Seigneur qui lui aurait évité une mort certaine pour le réinstaller à la tête des Etats-Unis d’Amérique. La religion, un thème très payant électoralement au pays de l’oncle Sam alors que tout le monde sait que Trump n’a absolument rien de religieux. Ses condamnations pour fraude et falsification de documents, ses histoires scabreuses avec l’ex-star du X Stormy Daniels et ses mensonges sur les documents Top secret qu’il a conservés chez lui en attestent.
Mais voilà, il y a eu le 13 juillet, ça change tout et le républicain en usera, en abusera. Hier lundi il s’est présenté à la convention républicaine de Milwaukee pour porter officiellement les couleurs du parti pour la présidentielle. Il a au passage désigné son vice-président, James David Vance, un auteur à succès de 39 ans, fervent catholique – encore Dieu, encore la religion – et un anti-avortement notoire. Un dur quoi, ce qui a fait dire à Biden que J.D. Vance “est le clone de Trump“. Le républicain prêchait l’unité nationale et la réconciliation après l’attentat raté, et maintenant il impose ce vice-président clivant. Trump sera toujours Trump…
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