Des batailles en Europe – que Google perd souvent en y laissant un paquet de milliards – des bras de fer en Russie et maintenant une lourde frappe en perspective aux USA, et elle pourrait être fatale à la toute-puissance du géant mondial de la Tech. Le gouvernement américain a formellement demandé hier mercredi 20 novembre à la justice d’arracher à Google le navigateur numéro 1 dans le monde, Chrome. Ce qui revient à démanteler le mastodonte…
Le moteur de recherche, déjà moult fois épinglé pour pratiques anticoncurrentielles, est dans l’oeil du cyclone. Les autorités américaines de la concurrence ont décidé de sévir. Le ministère de la Justice a pondu un document dans lequel il a requis la séparation d’avec la branche du groupe Alphabet. Le même document interdit à Google de sceller des accords avec les fabricants pour imposer l’utilisation par défaut de son moteur de recherche sur les smartphones.
Par ailleurs l’administration de Joe Biden veut barrer la route du ténor mondial vers les méga profits de son système d’exploitation pour mobiles Android, grâce à la promotion de ses autres produits. Ce monopole là qui étouffe la concurrence les autorités n’en veulent plus. Elles exigent que Google cède Android puisque le géant a été incapable de donner des gages sur la libre concurrence.
On se sait pas ce que fera le président nouvelle élu, Donald Trump, ce qu’on sait c’est qu’il a nommé Brendan Carr pour s’occuper des turpitudes des géants de la Tech. Mais Biden ne l’attendra pas, il a décidé d’agir pour soigner son bilan. Ces démantèlements de toute façon son inévitables, vu toutes les sanctions qui pleuvent pour pratiques anticoncurrentielles. Donc pour l’actuel président il n’est pas question de laisser à Trump tous les lauriers.
Pendant longtemps les ténors de la Tech ont pu agir à leur guise, foulant au pied toutes les normes commerciales. Ce laxisme a généré des gains colossaux et a fait des géants américains des Etats dans les Etats. Il y a 20 ans les autorités ont reculé devant Microsoft, qu’il fallait pourtant démanteler pour casser le monopole…
Le gouvernement américain a reculé aussi parce qu’il craignait d’affaiblir le secteur, ce qui avantagerait la Chine qui elle ne s’embarrasse pas de ces règles. Washington a sifflé la fin de la récréation, il n’est plus question de tolérer le règne absolu de Google et compagnie. On verra comment le futur ministre de l’Efficacité gouvernementale, Elon Musk, se dépatouillera avec ça, lui qui est aussi un éminent représentant des géants de la Tech.
En attendant Kent Walker, président des affaires mondiales de Google, fulmine : Les représentants de la justice «ont choisi de promouvoir un programme interventionniste radical». Rappelons que son groupe a été déclaré coupable l’été dernier de pratiques illégales par Amit Mehta, un juge fédéral de Washington, suite au monopole imposé dans la recherche en ligne…
Le magistrat pourrait rendre son verdict en août 2025, après avoir réceptionné la requête officielle des autorités en novembre 2024 et auditionné les deux parties en avril prochain. Là encore Google risque très gros. D’après le site StatCounter en septembre dernier Google était assis sur 90% du marché mondial de la recherche en ligne et jusqu’à 94% sur les smartphones. Cette domination écrasante tire vers sa fin.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!
Commentaires