Endettés – un déficit de 31 400 milliards de dollars – et asséchés financièrement au point de basculer dans le défaut de paiement, au point de ne plus pouvoir honorer les échéances de remboursement ? Les opérateurs du marché mondial iront-ils jusqu’à refuser un prêt à la première économie mondiale ? Oseront-ils ? Ces scénarios ne sont plus aussi saugrenus aux USA, on les touche du doigt au point que le FMI alerte : «il y aurait de très graves répercussions non seulement pour les États-Unis mais aussi pour l’économie mondiale»…
Parmi ces conséquences la directrice de la communication de l’institution internationale, Julie Kozack, avance “des taux d’intérêt plus élevés, une instabilité plus large et des répercussions économiques“. Et ces tuiles, mondiales, pourraient tomber dès le premier juin prochain. Les Etats-Unis ont usé et abusé de l’endettement, surtout sous le magistère de Joe Biden, pour rattraper un gros retard sur les infrastructures (routes, réseau électrique, etc.), une tare indigne du statut de numéro 1. La facture est très salée…
Mais ce qui a accentué le stress de la Maison Blanche c’est le chantage ostensible qu’exerce le camp adverse, les républicains, majoritaires au Congrès et sans qui il n’y aura pas d’accord pour relever le plafond de la dette américaine. Et sans ça toute la machine s’arrête : Pas de salaire pour les fonctionnaires, pas de dépense pour assurer les services publics et tout le toutim.
L’épée de Damoclès est brandie fréquemment, politisée par des Républicains très irrités par les succès de Joe Biden en matière de politique sociale, d’emploi avec un chômage historique bas. Ils avaient parié sur le fait que l’actuel président ne briguerait pas un second mandat vu son grand âge, 80 ans ; ses adversaires ont tout fait pour le discréditer sur sa santé mentale. Raté, son médecin certifie qu’il se porte comme un charme, ou presque.
Le hic pour les républicains c’est que seul Biden sait comment battre leur meilleur atout, l’ex-président Donald Trump. Le candidat à l’élection de 2024 n’a pas hésité à demander aux élus de son camp de «provoquer un défaut de paiement» si les démocrates ne font pas «des coupes massives» dans les dépenses publiques, ce qui est impossible vu que c’est le social qui assure à Biden ses votes.
La secrétaire américaine au Trésor – ministre de l’Economie et des Finances -, Janet Yellen, a averti. Elle a dit que rien que le fait de jouer avec les lignes du défaut de paiement en marchandant plus qu’il ne faut «peut entraîner des coûts économiques importants».
Est-ce que cela suffira à terroriser Trump et compagnie ? Rien n’est moins sûr. Ils sont engagés dans un combat à mort contre Biden et continueront de torturer les démocrates.
La Chine, qui dispute aux Etats-Unis le statut de 1e économie de planète, doit boire du petit lait. Ces problèmes budgétaires cycliques Pékin ne les a pas. Mais en même temps la Chine n’a pas intérêt à voir l’un de ses plus gros marchés vaciller. Et puis il y a la part des Chinois dans les prêts contractés par les USA, avec les fameux bons de trésor que détient la Chine et qui sapent sa souveraineté financière.
Paradoxalement les intérêts des deux ennemis sont intimement liés en dépit de la guerre sans merci qu’ils se livrent dans les technologies de demain, la guerre dans l’espace, la guerre interposée en Ukraine, etc.
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