La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé son intention de réduire ses effectifs de près de 10 % dans les années à venir, invoquant la nécessité d’améliorer l’efficience de l’institution. C’est ce qu’a fait savoir son président, Jerome Powell, dans un courrier interne adressé aux employés, rendu public dans un contexte de rationalisation administrative impulsée au niveau fédéral.
Dans cette note, Powell souligne qu’une réévaluation régulière des équipes et des ressources est non seulement nécessaire, mais salutaire pour toute structure, y compris une institution de la taille et du rôle stratégique de la Fed :
« L’expérience acquise ici et ailleurs montre qu’il est sain pour toute organisation de poser un regard neuf sur ses équipes et ses ressources. »
La Fed, qui comptait 23.950 employés en 2023, selon son dernier rapport annuel, devrait ainsi supprimer environ 2.400 postes, une baisse significative mais étalée dans le temps, afin de limiter les impacts brutaux sur les collaborateurs concernés et d’optimiser progressivement les missions internes.
Un repositionnement stratégique dans un contexte de réformes
Cette décision intervient alors que le gouvernement américain, sous l’administration Trump, mène des coupes budgétaires importantes dans plusieurs agences fédérales, plaidant pour un État plus agile et moins coûteux. Si la Fed agit de manière indépendante vis-à-vis du pouvoir exécutif, elle n’échappe pas à cette tendance de restructuration interne, visant une meilleure répartition des ressources, notamment face aux défis technologiques et aux nouvelles missions économiques.
L’objectif affiché par Jerome Powell est de maintenir l’efficacité de l’institution dans la conduite de sa triple mission : stabilité des prix, plein emploi et stabilité du système financier. La réduction des effectifs devrait ainsi s’accompagner d’un recalibrage des fonctions, d’un investissement dans les technologies d’automatisation, et d’un renforcement des compétences clés, notamment dans les domaines de la cybersécurité, de l’intelligence artificielle et de la surveillance des marchés.
Une réforme sous haute surveillance
Si la Fed assure que cette réorganisation se fera sans affecter ses fonctions essentielles, des voix critiques pourraient s’élever, notamment parmi les syndicats du secteur public ou les économistes craignant une perte de capacité opérationnelle, dans un moment où la gestion monétaire reste cruciale face à l’inflation et aux incertitudes géopolitiques.
L’institution, qui dispose de douze banques régionales réparties sur l’ensemble du territoire américain, devra aussi veiller à préserver l’équilibre géographique et fonctionnel de ses effectifs, afin de ne pas affaiblir la portée de ses interventions locales.
Ainsi, avec cette réduction annoncée de près de 2.400 postes, la Réserve fédérale s’inscrit dans une démarche d’optimisation organisationnelle, fidèle à sa volonté d’anticiper les mutations économiques et structurelles. Reste à voir si cette rationalisation répondra efficacement aux exigences de son mandat, sans fragiliser l’un des piliers les plus influents de la politique économique mondiale.
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