Jusqu’où ira Donald Trump ? Aussi loin que possible, il poussera ses pions jusqu’à ce qu’une force inertielle le stoppe. Ce pourrait être son propre camp, ce Parti républicain dans lequel il n’a pas brillé jusqu’en 2016 et qu’il a pris par effraction en usant et en abusant d’un populisme inégalé. Ce pourrait être le Congrès et le Sénat américains, face aux dégâts socio-politiques que provoqueront les coupes dans les effectifs du secteur public. A l’étranger aussi la résistance s’organise. L’Union européenne savait que la confrontation avec le président américain arriverait fatalement, c’était écrit ; la France, l’Allemagne et compagnie (attention à la défection de l’Italie, Giorgia Meloni est une “amie” de Trump) s’y sont préparées et elles ont un arsenal qui fera des dégâts. Le républicain a confirmé hier lundi 20 janvier qu’il récupérera le Canal de Panama, que les USA avait cédé en 1999. Le président panaméen a répliqué illico que son pays se défendra. Trump a annoncé que le Golfe du Mexique. devient le Golfe de l’Amérique. La présidente mexicaine a rétorqué que pour elle aussi ce sera “Amérique mexicaine“, vu que ce territoire appartenait anciennement au Mexique. Le Canada aussi ne se laissera pas faire.
Trump voulait la guerre commerciale, il l’aura
Il y a cette pléthore de décrets sur le climat (la sortie des Accords de Paris et l’Etat d’urgence énergétique pour que le pétrole redevienne Roi) et l’immigration que Trump a signés dès hier, mais il y a aussi la guerre des taxes…
“M. Trump a annoncé ce soir son intention d’imposer des tarifs de 25% sur les exportations canadiennes à partir du 1er février. Il n’est pas dans l’intérêt des Américains d’entrer en guerre commerciale avec le Canada. Les deux pays y perdraient et les Américains nuiront à leur propre économie. Notre priorité demeure d’éviter ces tarifs. Le Québec collabore avec le fédéral sur la mise en place d’un plan de représailles costaud. Nous serons également présents pour soutenir nos entreprises. Je continuerai de protéger les intérêts du Québec“. Ce texte a été posté sur X (que beaucoup de médias européens quittent en cascade en réaction aux dérives de l’inquiétant Elon Musk) par François Legault, le Premier ministre du Québec.
Il fallait une réponse musclée à ce qui a dépassé le stade de la simple boutade, du ballon d’essai. Trump a commencé par une plaisanterie très douteuse sur le Canada comme 51ème Etat des USA, depuis l’affaire est devenue un projet politique et économique tout ce qu’il y a de plus sérieux. Clairement le président américain ne plaisante plus, le camp d’en face aussi ne plaisante pas. Le nouvel homme fort de l’Amérique – dans sa tête il n’a jamais cessé de l’être, vu que “l’élection de 2020 lui a été volée” – veut une guerre commerciale sans merci, il l’aura.
Le clone de Bush, ni la sagesse de Biden ni l’acuité d’esprit d’Obama
Le monde qu’il veut mettre à ses pieds Trump ne le connait pas suffisamment pour le dompter. Pour terrasser un adversaire il faut le connaitre, connaitre ses forces et faiblesses. Quand il était venu à Paris en 2018 les Français se moquaient discrètement de son inculture abyssale, de son ignorance crasse. Il ne sait rien sur rien, à part les milliards que lui rapporte chaque acte qu’il pose, même le plus immoral. N’empêche beaucoup de ses partenaires l’ont fui pour ses échecs dans l’immobilier…
Ce qu’il sait ne suffira pas pour dominer la planète. Et d’ailleurs aucun de ses prédécesseurs n’en savait suffisamment pour écraser le monde, à part Joe Biden, en sa qualité de diplomate de carrière. Lui au moins en savait suffisamment pour jauger la dangerosité de ses ennemis. Il en savait peut-être un peu trop, cela l’a rendu trop frileux face au Tigre de papier russe, Vladimir Poutine.
Trump n’a pas la sagesse de Biden ni l’acuité d’esprit de Barack Obama. Trump c’est le clone de Georges Bush fils, en pire. Il est simpliste et même simplet, avec une vue trop courte des choses, trempée dans cette inculture américaine qui regarde le monde de haut, le toise et le méprise, en se disant que tout ce qu’il y a de beau, de fort, de grand s’arrête aux frontières des Etats-Unis d’Amérique…
Le président américain découvrira très vite que l’essentiel des intérêts de son pays (surtout l’industrie militaire et ceux de ses nouveaux copains, les oligarques de la Tech) logent à l’étranger, et qu’en frappant l’Europe, la Chine, etc., il se tire aussi une balle dans le pied.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires