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USA : Le discours d’adieu alarmiste de Biden et son lot d’alertes angoissantes

USA : Le discours d’adieu alarmiste de Biden et son lot d’alertes angoissantes

On est à 4 jours de l’installation officielle du républicain Donald Trump. Mais l’Amérique de Trump on la connait déjà : Elle sera clivante, violente – symboliquement et physiquement -, ce sera l’Amérique des riches et des puissants d’abord. Rien de très alléchant dans tout ça, sauf pour ceux qui sont du bon côté de la barrière. L’Amérique de Trump on la voit déjà dans les yeux de ceux qui fuient le pays, terrifiés ; on la voit dans l’allégeance du puissant patron de Meta ; on la voit dans la suppression de l’Agence de lutte contre la désinformation. On la voit aussi à l’étranger, dans l’agitation provoquée par les visées expansionnistes sur le Canal du Panama, le Groenland et le Canada ; on la voit dans la terreur qui plane en Europe face à l’épouvantail Trump ; on la voit dans les développements rapides entre Israël et le Hamas, etc. Trump c’est tout ça et beaucoup d’autres choses. Le président Joe Biden quitte la Maison Blanche amer et avec un discours terriblement inquiétant.

Ce devait être un discours d’adieu à la nation, à 82 ans, après avoir fait ce qu’il a pu pour requinquer son pays, qui comme la planète entière a essuyé deux guerres, en Ukraine et au Proche-Orient. A l’arrivée ce sera un discours alarmiste. Installé dans le Bureau ovale, qu’il quittera définitivement lundi prochain, le démocrate a dit ceci : “Aujourd’hui, une oligarchie d’une richesse, d’un pouvoir et d’une influence extrêmes est en train de prendre forme en Amérique, menaçant littéralement notre démocratie tout entière, nos droits et libertés fondamentaux et la possibilité pour chacun de progresser“.

Biden a pointé “une dangereuse concentration du pouvoir entre les mains de quelques personnes ultra-riches (…). Les conséquences sont dangereuses si leur abus de pouvoir n’est pas contrôlé (…). Je suis tout aussi préoccupé par la montée potentielle d’un complexe technico-industriel qui pourrait également représenter un réel danger pour notre pays“, a déclaré le président américain.

Biden a tout de même tenu à soigner sa sortie en insistant sur un transfert pacifique du pouvoir. Durant tout son bref discours, à peine 15 minutes, il a eu l’élégance de ne pas nommer Trump mais tout le monde avait compris d’où les menaces venaient. Le républicain aimante tellement ses concitoyens que les trois personnes les plus riches du pays, donc du monde, affichent ostensiblement leur soutien sans réserves…

Le milliardaire Elon Musk était là au tout début de la campagne électorale et a grillé plus de 100 millions de dollars pour faire élire le républicain. Le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, a vite rappliqué, idem pour le propriétaire de Meta, Mark Zuckerberg. C’est sans doute la transformation radicale de ce dernier, au contact de Trump, qui est la plus saisissante. Biden a de bonnes raisons de s’inquiéter pour son héritage.

Dans ce legs il y a l’accord de cessez-le-feu conclu par Israël et le Hamas, après 15 mois de combats et des dizaines de milliers de morts côté palestinien. Mais on sait que même la paternité de cette trêve Trump la revendiquera. “Il faudra du temps pour ressentir tout l’impact de ce que nous avons fait ensemble, mais les graines sont plantées et elles pousseront et fleuriront pendant des décennies“, a argué Biden.

Comme testament politique le président américain propose que le Code fiscal soit réformé, que les réductions d’impôts substantielles accordées aux milliardaires soient éliminées pour qu’ils payent “leur juste part“. Biden avait décrété en mars 2023 qu’il allait ponctionner les plus fortunés pour éponger une partie du déficit public abyssal des USA, quelque 31 400 milliards de dollars, les autres urgences dans le pays et dans le monde en ont décidé autrement. D’après les données de la Réserve fédérale les 0,1% d’Américains les plus riches détiennent plus de 5 fois la richesse des 50% les plus pauvres.

Autres propositions : en finir avec la montagne d’argent dévorée par les campagnes politiques, limiter à 18 ans la durée du mandat des membres de la Cour suprême et interdire aux élus du Congrès de faire des tractations boursières. Qu’il aille le dire à Trump, lui qui a nommé personnellement 3 des 9 juges de la Cour suprême, dont 6 sont de sensibilité républicaine. Le prochain président n’a aucun intérêt à raccourcir les mandats de ceux qui lui ont évité une condamnation et certainement la prison pour de graves délits.

Biden ne part pas comme il l’aurait souhaité, il aurait aimé boucler autrement ses 50 ans de vie politique. Il a tenté jusqu’au bout de se maintenir pour croiser le fer avec Trump, qu’il était certain de battre à la présidentielle du 5 novembre dernier, comme en 2020. Mais ses pépins de santé, les mauvais sondages et surtout le ratage total du débat télévisé face au républicain ont scellé son sort…

Et c’est peut-être ce qui restera de lui : un président qui n’a pas pu aller au bout de ses chantiers. Il part en laissant un pays angoissé et un monde qui l’est tout autant. Il part en laissant des ennemis puissants, surtout la Chine en dépit des derniers petits coups que Washington a portés. Il part en laissant la morsure de la Russie sur l’Ukraine, une guerre qu’il pouvait, qu’il devait gagner.

 

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