Un clivage profond dans le soutien des entreprises américaines
À l’approche de l’élection présidentielle américaine, le monde des affaires s’aligne de manière visible derrière Kamala Harris ou Donald Trump.
Si l’Amérique est fracturée politiquement, les grandes entreprises et leurs dirigeants le sont tout autant, soutenant des intérêts parfois contradictoires selon les secteurs et les enjeux économiques.
La tech et la finance pour Harris
Kamala Harris reçoit un soutien massif des géants de la tech. Google et Microsoft dominent le classement des contributeurs avec des dons respectifs de 1,5 million et 740 000 dollars. D’autres acteurs, comme Apple, Oracle, Nvidia, Netflix, Adobe, Amazon et Facebook, ont également apporté un appui financier notable à la candidate démocrate. Ce soutien est souvent motivé par des politiques favorables à l’innovation et à une réglementation qui ne freine pas la croissance technologique.
Le secteur bancaire et les assurances, également acquis à Harris, comptent parmi ses principaux contributeurs. Brown & Brown, un géant de l’assurance, a donné 239 000 dollars, tandis que Wells Fargo, bien qu’ayant également contribué à la campagne de Trump, a offert trois fois plus à Harris.
L’industrie et l’énergie derrière Trump
Le soutien industriel se tourne majoritairement vers Donald Trump, notamment dans le secteur aérien et la défense. American Airlines a contribué à hauteur de 134 000 dollars, suivie par Boeing, Lockheed Martin, Raytheon et Northrop Grumman. Ces entreprises, dont certaines ont bénéficié d’importants plans de sauvetage sous la présidence Trump, misent sur ses promesses de réduction des réglementations environnementales et de taxation élevée sur les produits étrangers pour protéger les emplois manufacturiers aux États-Unis.
Le secteur pétrolier, farouchement opposé aux politiques environnementales de l’administration Biden, voit en Trump un soutien solide à l’exploitation des ressources fossiles. Ce dernier a promis de lever les restrictions pour favoriser l’extraction de nouveaux gisements, un message qui résonne fortement dans cette industrie.
Les cryptomonnaies : un revirement pour Trump
Alors qu’il exprimait des doutes sur le bitcoin en 2019, Donald Trump est aujourd’hui l’un de ses plus fervents défenseurs. Il se présente comme un président pro-innovation et pro-bitcoin, appelant à une indépendance vis-à-vis des contrôles gouvernementaux.
Ce revirement a séduit les entreprises et les utilisateurs de cryptomonnaies, qui y voient un allié face à une administration Biden-Harris perçue comme hostile à cette technologie.
Le secteur automobile : Harris soutenue par le puissant UAW
Kamala Harris bénéficie du soutien du syndicat United Auto Workers (UAW), influent dans l’industrie automobile. Le syndicat met en avant son rôle de vice-présidente pour préserver des emplois manufacturiers.
Cependant, une part importante des ouvriers de ce secteur exprime un certain désenchantement envers le parti démocrate et se tourne vers Trump, malgré des réserves sur sa personnalité.
Enjeux pour l’avenir économique
L’élection présidentielle américaine de 2024 oppose deux visions diamétralement opposées de l’économie. D’un côté, Harris incarne la régulation et la justice sociale, bénéficiant de l’appui de la tech, de la finance et des syndicats. De l’autre, Trump se profile en protecteur des industries lourdes, de l’énergie fossile et de la souveraineté monétaire avec le bitcoin.
Dans cette élection, les enjeux dépassent le cadre politique, influençant profondément l’économie américaine et les choix stratégiques des grandes entreprises du pays.
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