Son succès éclatant du 5 novembre 2024 nous a presque fait oublier les frasques du président Donald Trump, a presque couvert le boucan d’enfer des casseroles judiciaires qu’il traîne. Les citoyens américains, dans ce pays dont les moeurs politiques sont à des années-lumière des standards démocratiques, ont élu le républicain en toute connaissance de cause. Ils en ont fait leur président en sachant qu’il a été condamné pour fraude fiscale, qu’il est sous le coup d’inculpations pour possession de documents TOP secrets, pour son implication dans l’assaut du Capitole (6 morts tout de même) pour faire capoter la transition, au motif que l’élection lui aurait été volée. Nous avions presque oublié mais la Justice elle n’oublie rien…
Président brillamment élu ou pas, homme le plus puissant de la planète ou pas, Trump n’échappera pas à ses tourments judiciaires. Il s’installera officiellement à la Maison Blanche en janvier 2025, d’ici-là il a rendez-vous au Tribunal pour un procès à haut risque, théoriquement. Rappelons que le 30 mai dernier le républicain a été déclaré coupable, par la justice de l’État de New York, de «falsification comptable aggravée pour dissimuler un complot visant à pervertir l’élection de 2016»…
C’est l’affaire Stormy Daniels, du nom de cette ex-actrice de films X avec qui le président aurait entretenu des relations intimes. Il lui aurait versé 130 000 dollars, un paiement déguisé en frais juridiques, pour que la dame passe sous silence une relation sexuelle en 2006, que Trump nie énergiquement, comme à son habitude. Mais la conviction de la justice est faite : le 47e président américain encourt jusqu’à 4 ans de prison, théoriquement je dis bien.
Dans un pays où l’équité des procès est aussi une affaire d’argent le réseau d’avocats du milliardaire a bien mené sa barque pour que tous les procès du républicain soient ajournés jusqu’en 2025. Trump est élu, donc ces procès n’auront pas lieu avant au moins 4 ans, sauf celui de l’affaire Daniels. Là les puissants avocats du républicain n’ont rien pu faire, il devra passer par la case Tribunal ce 26 novembre.
Bon, il n’y a aucune chance qu’il soit condamné à une peine de prison avec exécution immédiate, c’est certain, pas après son sacre à la présidentielle. Mais le procès aura bien lieu et un verdict sera bien rendu, le déballage public aura bien lieu et le monde entier réentendra ce que l’homme le plus puissant de la planète a fait. C’est déjà une condamnation en soi. Et puis il y a tout le reste, dans un futur pas si lointain…
Il ne sera pas éternellement dans le Bureau ovale, il devra en sortir en 2028, définitivement, à 82 ans bien tassés. Imaginez le tableau d’ici : Batailler contre les juges à cet âgé avancé. Ne nous y trompons pas – je dis ça pour les soutiens de Trump -, ses dossiers sont au chaud et l’attendent au tournant. La détention de documents TOP secrets, l’invasion du Capitole plus le jugement de l’affaire Daniels ne passeront pas par pertes et profits, les démocrates y veilleront.
Il y aura un après et Trump n’en fera pas partie, par contre la finaliste malheureuse de la présidentielle, Kamala Harris, sera bien là et attendra Trump à la sortie de la Maison Blanche, avec l’énergie de ses 64 ans. L’ancienne Procureure a dit hier mercredi 6 novembre lors de son allocution devant ses militants qu’il n’est pas question de raccrocher les gants, qu’elle se battra de toutes ses forces, sur tous les sujets, tous les dossiers. Trump fera partie de ces combats, assurément…
Et si la Vice-présidente n’est plus là à la présidentielle de 2028, parce que son camp aura estimé qu’elle a foiré sa campagne électorale sur toute la ligne – ce qui est vrai factuellement -, c’est un autre qui se chargera du président retraité. Ce qui est certain c’est que les démocrates n’en ont pas fini avec Trump, après tout ce qu’il leur a infligé, la justice aussi n’en a pas terminé avec lui. Les 11 semaines qui le séparent de l’investiture ne seront pas de tout repos, son mandat et l’après-mandat non plus.
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