Le président américain Donald Trump a officialisé, mercredi 22 janvier, la désignation des rebelles houthis du Yémen comme une « organisation terroriste étrangère », marquant un tournant stratégique dans la politique des États-Unis vis-à-vis de ce groupe soutenu par l’Iran.
Un retour sur la politique de Biden
Cette décision annule une mesure prise par l’ancien président Joe Biden en 2020, qui avait retiré cette qualification pour alléger les restrictions sur l’aide humanitaire destinée au Yémen, un pays ravagé par la guerre. Cependant, il y a un an, l’administration Biden avait tout de même classé les Houthis comme une « entité spécialement désignée comme terroriste au niveau mondial », un statut moins restrictif.
Selon le décret signé par Trump, les activités des Houthis « menacent la sécurité des civils et des militaires américains au Moyen-Orient, la sécurité de nos partenaires régionaux, et la stabilité du commerce maritime international ».
Des attaques maritimes qui inquiètent
Depuis novembre 2023, les Houthis ont intensifié leurs attaques au large du Yémen, ciblant des navires qu’ils accusent d’être liés à Israël, mais également des bâtiments américains et britanniques. Ces actions, qu’ils justifient comme un soutien aux Palestiniens dans le cadre de la guerre à Gaza, ont provoqué des perturbations majeures dans le trafic maritime de la mer Rouge et du golfe d’Aden.
Cette zone stratégique, qui relie l’Europe, l’Asie et le Moyen-Orient, est essentielle pour le commerce mondial. Ces perturbations ont conduit les États-Unis à organiser une coalition navale multinationale pour sécuriser la région et à lancer plusieurs frappes contre des cibles houthies au Yémen, avec l’aide du Royaume-Uni.
Une escalade militaire
Fin décembre, l’armée américaine a frappé plusieurs infrastructures militaires contrôlées par les Houthis, notamment à Sanaa, la capitale yéménite. Ces actions, combinées aux sanctions financières qu’implique la désignation des Houthis comme organisation terroriste, visent à affaiblir leur capacité militaire et à réduire l’influence de l’Iran dans la région.
Un impact sur l’aide humanitaire
Cependant, cette décision suscite des inquiétudes parmi les organisations humanitaires opérant au Yémen. Classer les Houthis comme organisation terroriste pourrait compliquer la distribution de l’aide humanitaire dans les zones qu’ils contrôlent, où vivent des millions de Yéménites confrontés à une crise alimentaire et sanitaire catastrophique.
Vers une escalade ou une stabilisation ?
En signant ce décret, Donald Trump renforce sa stratégie de pression maximale sur l’Iran et ses alliés régionaux. Cette décision s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes au Moyen-Orient, avec des implications directes sur la sécurité régionale et le commerce mondial.
Reste à savoir si cette désignation contribuera à stabiliser la région ou si elle entraînera une escalade des violences, notamment dans une zone où les conflits armés et les rivalités géopolitiques persistent.
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