Donald Trump le mâle absolu, le viril adepte de la castagne et qui se déplace pour aller voir le gotha du MMA (Mixed Martial Art) ; l’homme qui a une sainte horreur des LGBT+ et s’est juré de leur pourrir la vie dès le premier jour de son mandat, ce 20 janvier, flanqué de son ami Elon Musk, qui déteste tout autant le wokisme et tout le toutim… La paire terrifie les Américains au point de pousser certaines entreprises à enterrer l’ère de la diversité et de l’inclusion. Même Mark Zuckerberg, le puissant patron de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp, Threads), a cédé à la panique. Il a commencé par faire sauter les verrous autour de la désinformation et de la diffamation sur ses réseaux sociaux, les sports favoris de Trump. Maintenant il s’est mis en tête d’injecter une bonne dose de masculinité dans ses boites.
Jusqu’où ira le jeune milliardaire (à 40 ans il est 3e dans le classement des grosses fortunes de la planète) pour plaire au président américain et entrer dans ses bonnes grâces ? Nul ne sait. Ce qu’on sait c’est que le fondateur de Facebook va loin, très loin, au point de renier complètement tout ce qu’il est, tout ce qu’on savait de lui, tous ces idéaux progressistes qui ont fait sa réputation et en ont fait l’idole des campus américains. Tout ça il l’a rangé dans les armoires, au moins pour 4 ans. Terminé…
Fini les programmes diversité, équité et inclusion (DEI), au motif que ses entreprises ont été «culturellement castrées» ces dernières années. C’est maintenant que Zuckerberg le découvre, comme par hasard. Un virage à 180 degrés, à quelques jours de l’investiture de Trump. Le patron de Meta a magnifié «l’énergie masculine» dont «la société est remplie» et a invité à mettre encore plus de testostérone dans le monde professionnel. Il l’a assumé le 10 janvier 2025 dans un entretien avec le podcasteur Joe Rogan, un fan pur jus du président américain.
Difficile de verser plus dans la flagornerie conservatrice mais le ridicule n’a jamais tué, ça se saurait depuis le temps. Bientôt Zuckerberg recevra ses galons d’influenceur masculiniste, des mains du gourou suprême, Trump. On n’arrête plus le fondateur du réseau social le plus célèbre du monde, il est allé jusqu’à déclarer que l’univers du travail a été «culturellement castré» par les politiques de promotion de la diversité et de l’inclusion.
«Avoir une culture qui valorise un peu plus l’agressivité a ses mérites», a-t-il asséné, déplorant que «la culture d’entreprise essaie de s’éloigner» de cette «énergie masculine». Il dit à qui veut l’entendre qu’il avait initialement monté Facebook comme un outil pour juger et noter les étudiantes de son université, Harvard, selon leur physique. Pourtant l’homme n’a pas un physique de déménageur, il est même ce qu’on appelait un éphèbe dans la Grèce antique ou ce qu’on appelle un métrosexuel en France.
Dans une étonnante séance de confessions publiques il a confié qu’il était «entouré de femmes toute [sa] vie», puisqu’il n’a eu que des sœurs et des filles. Il a dit avoir découvert il n’y a pas longtemps les vertus de cette «énergie masculine» et de l’agressivité en pratiquant le MMA, «une bonne expérience». D’ailleurs en juin 2023 Zuckerberg avait défié son rival Elon Musk pour un combat dans une cage, maintenant il se défile devant son collègue milliardaire qui a acquis entre temps une puissance politique hors normes.
Pour le patron de Meta les femmes peuvent effectivement avoir des raisons de craindre d’être écrasées par la gent masculine, mais cela ne signifie pas pour autant qu’il faut «dire que la masculinité est mauvaise». Le Washington Post souligne au passage qu’à peine un tiers des employés du groupe de Zuckerberg sont des femmes et manifestement on en restera là. Il n’est plus question de discrimination positive au recrutement, plus question de choisir les fournisseurs en fonction du look des salariés appartenant à des minorités. Le groupe est allé jusqu’à enlever les tampons proposés aux salariés dans les toilettes des hommes, d’après le New York Times…
Quand on vous disait que le fondateur de Facebook va très loin dans les gages de changement qu’il donne aux conservateurs républicains. Et on n’a encore rien vu, les 4 prochaines années nous réservent d’autres surprises dans l’Amérique de Trump.
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