En pleine saison estivale, les autorités tunisiennes réactivent les numéros verts destinés aux touristes afin de renforcer le contrôle de la qualité des services dans les établissements touristiques et de mieux répondre aux plaintes des vacanciers, qu’ils soient tunisiens ou étrangers.
Cette initiative vise à instaurer un canal direct de communication avec le ministère du Tourisme, dans un contexte où les attentes en matière de confort, d’équité et de professionnalisme sont croissantes.
Les deux lignes gratuites mises à disposition sont :
80 100 440, géré directement par le ministère du Tourisme,
80 100 333, pris en charge par l’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT).
Ces numéros permettent de signaler tout dysfonctionnement, abus ou prestation non conforme, notamment dans les hôtels, restaurants ou services liés aux circuits touristiques. Selon les autorités, chaque signalement est transmis à une structure centrale qui coordonne avec les délégations régionales pour évaluer et, le cas échéant, sanctionner les défaillances.
Un dispositif encore peu utilisé, malgré l’affluence
Si l’initiative est saluée pour sa pertinence, elle reste peu connue du grand public et encore faiblement sollicitée. Aucun chiffre officiel n’a été communiqué sur le nombre de plaintes reçues ou résolues, ce qui nourrit un certain scepticisme, notamment parmi les touristes locaux.
Ces derniers représentent pourtant près de 38 % de la clientèle hôtelière, avec environ 6 millions de nuitées par an. Mais ils dénoncent souvent un traitement inégal, au profit des touristes étrangers. Dans ce contexte, la mise à disposition de numéros verts pourrait corriger les déséquilibres, à condition qu’elle soit accompagnée de réels mécanismes de suivi et de transparence.
Appel à l’équité et à la vigilance
Dans une déclaration à la radio nationale, Wahida Jaiet, chargée de mission au ministère du Tourisme, a tenu à rappeler que « les touristes tunisiens doivent être traités comme les autres », soulignant l’importance de leur rôle dans le dynamisme du secteur.
De son côté, le ministre Soufiane Tekaya a invité les vacanciers à réserver uniquement auprès d’agences de voyage agréées, pour éviter les mauvaises surprises liées à des offres informelles. Il a également insisté auprès des professionnels du tourisme sur l’obligation d’assurer une qualité de service équitable, quel que soit le mode de paiement du client – en dinars ou en devises étrangères.
Face aux défis de la haute saison, la relance des numéros verts touristiques reflète une volonté institutionnelle de réhabiliter la qualité des services et de protéger les droits des vacanciers, notamment tunisiens.
Si le dispositif parvient à gagner la confiance des usagers et à s’accompagner d’un véritable suivi, il pourrait devenir un levier concret d’amélioration de l’expérience touristique en Tunisie.
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