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Valorisation de gestion des déchets : un secteur juteux mais surtout nauséabond…

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Le député, Noomen El Euch a révélé, mercredi 23 décembre 2020, la destruction de documents importants au sein de l’Agence nationale de gestion des déchets (ANGED) en relation avec l’affaire des déchets toxiques italiens importés.

Basma Jebali, Directrice générale de l’ANGED a nié en bloc lors d’une émission sur les ondes d’une radio privée ce matin, jeudi 24 décembre 2020, la destruction de documents relatifs à l’affaire citée ci-dessus.

Le porte-parole du tribunal de première instance de Tunis, Mohsen Dali a confirmé que le parquet s’est engagé à enquêter sur les informations relayées par le député Noomen El Euch au sujet de la destruction des documents.

Rappelons que l’ex-députée islamiste et l’ex-Secrétaire d’Etat au ministère de l’Environnement, Basma Jebali a été nommée directrice générale de l’ANGED le 15 décembre courant à la suite du limogeage Fayçal Bedhiafi, le 11 novembre dernier sur fond du déclenchement de l’affaire de l’importation des déchets italiens.

Il est à noter que l’ANGED qui est un établissement public à caractère non administratif créé en 2005, a théoriquement pour objectifs l’amélioration de la protection de l’environnement grâce à la mise en œuvre d’une gestion intégrée et durable des déchets et la préservation de la qualité de vie de la population. Toutefois et depuis des années, l’ANGED a basculé dans le chaos, la mauvaise gestion et l’opacité.

Selon les statistiques officielles, chaque Tunisien vivant en milieu urbain produit environs 300 kg de déchets par an. La Tunisie, à travers ses diverses industries, produit près de 7 millions de tonnes de déchets par an. Le traitement de ces rebus  concerne actuellement un pourcentage négligeable, dû aux problèmes d’infrastructure, mais il est surtout imputable à la corruption endémique gangrénant le secteur.

Plusieurs rapports et études évoquent le blackout total autour des exploitants des décharges de déchets. Depuis l’affaire du conflit d’intérêts de l’ex-chef du gouvernement Elyès Fakhfekh, majoritaire dans une société opérant dans la gestion des déchets, en passant par les sociétés exploitantes, étrangères pour la plupart, arrivant à l’Agence National de Gestions des Déchets (ANGED) secouée par des affaires de corruption.

L’ANGED coule, faute de moyens, en raison de l’instabilité régnante et face à l’émergence de problèmes institutionnels complexes qui touchent le secteur de la gestion des déchets et se trouve désormais au cœur de soupçons de malversations, de corruption et mise en danger de la santé de la population.

La tutelle prétend souvent que le problème des décharges est exclusivement d’ordre technique alors que l’odeur de la corruption se fait sentir en dehors des décharges et jusqu’aux bureaux des responsables accusés de trafic de déchets et de destruction de preuves.

Il est à préciser que le coût de la dégradation de l’environnement dû aux mauvaises pratiques de gestion des déchets solides rien qu’au Grand Tunis est estimé à 0,16% du PIB de la zone et 0,04% du PIB national.

Cependant et vu sa rentabilité, le secteur de la gestion des déchets demeurera certes du fait des interférences politiques et mafieuses un terrain propice à l’opacité et à la corruption. Le pillage dans ce secteur est de plus en plus flagrant voire même institutionnalisé.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek