A la une

Valorisation des déchets ménagers : Nouvelle dynamique pour l’investissement

Valorisation des déchets ménagers : Nouvelle dynamique pour l’investissement

La gestion des déchets ménagers en Tunisie connaît une évolution notable, marquée par la volonté d’optimiser la valorisation des ressources et de stimuler l’investissement dans ce secteur.

Selon les dernières déclarations de Samir Lasmar, directeur général de l’Agence nationale de gestion des déchets, environ 5% des déchets ménagers tunisiens sont actuellement valorisés, un chiffre qui reste en deçà des ambitions nationales mais qui traduit une prise de conscience croissante.

Un secteur sous l’impulsion de la législation

Face à l’urgence environnementale, la Tunisie s’est dotée récemment d’un nouveau cadre législatif visant à encourager la valorisation des déchets. Les nouvelles lois sur la gestion des déchets ont un impact significatif sur l’investissement dans ce secteur en pleine évolution.

Ces textes législatifs modernisés instaurent un cadre réglementaire plus clair et incitatif, favorisant l’émergence d’une économie circulaire autour de la collecte, du tri, du recyclage et de la valorisation des déchets. Cette évolution légale facilite l’accès au marché pour les investisseurs privés et publics, en renforçant notamment les partenariats entre ces acteurs et en introduisant des mesures fiscales et financières attractives.

La législation impose désormais l’obtention d’autorisations spécifiques pour les projets liés à la gestion des déchets, ce qui encadre mieux les activités et garantit leur conformité environnementale. Elle prévoit également des sanctions dissuasives pour les atteintes à l’environnement, ainsi que des normes de qualité pour les matériaux issus du recyclage.

Stabilité et transparence du secteur

Cette rigueur réglementaire rassure les investisseurs quant à la stabilité et la transparence du secteur, tout en structurant un marché qui se veut durable et responsable.

Par ailleurs, la stratégie nationale de gestion des déchets, soutenue par ces nouvelles lois, met l’accent sur la réduction, le tri à la source et la valorisation énergétique, ouvrant ainsi la voie à des projets innovants et à la création d’emplois verts. Le gouvernement tunisien encourage la mobilisation des entreprises et des PME, ainsi que la participation citoyenne, dans une logique d’intégration des enjeux environnementaux et économiques.

Cette dynamique législative et stratégique est un moteur pour attirer des financements nationaux et internationaux et pour développer des infrastructures modernes de traitement des déchets, comme les unités de méthanisation et de compostage.

L’investissement, moteur de l’économie circulaire

L’entrée en vigueur de ces nouvelles lois a déjà commencé à attirer l’attention d’acteurs économiques, nationaux comme internationaux.

La nouvelle législation tunisienne sur la gestion des déchets agit comme un véritable moteur pour l’investissement dans ce secteur en pleine transformation. En instaurant un cadre réglementaire clair et ambitieux, elle favorise la mise en place de projets structurants qui mobilisent à la fois les pouvoirs publics, les collectivités locales et le secteur privé.

Le plan de développement 2026-2030 prévoit ainsi la création d’unités de traitement et de valorisation des déchets ménagers dans plusieurs régions clés telles que Sfax, Djerba, Siliana, Mahdia et Gafsa, ainsi que la construction d’installations dédiées à la production de biogaz par méthanisation et au compostage des déchets organiques.

Des normes strictes

Cette législation impose également des normes plus strictes, notamment l’obligation d’intégrer un pourcentage minimal de matériaux recyclés dans les projets de construction et d’aménagement, ce qui ouvre de nouvelles perspectives pour les entreprises spécialisées dans le recyclage des déchets de démolition et de construction. Par ailleurs, la mise en place de centres verts pour la collecte et le tri des déchets dans les municipalités crée un environnement propice à l’émergence d’activités économiques autour de la gestion durable des déchets.

Par ailleurs, la loi de finances 2025 introduit des mesures incitatives pour favoriser les investissements dans les secteurs stratégiques, dont l’économie circulaire fait partie intégrante. Ces mesures comprennent des allègements fiscaux et une simplification des démarches administratives, facilitant ainsi l’engagement des investisseurs locaux et étrangers. Le ministère de l’Environnement a également annoncé une enveloppe de 20 millions de dinars pour encourager les projets environnementaux, renforçant la confiance des investisseurs dans un cadre réglementaire plus transparent et stable.

Un enjeu environnemental et sociétal

La valorisation des déchets ne se limite pas à une simple question de gestion urbaine. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large de protection de l’environnement et d’amélioration du cadre de vie. En réduisant la part des déchets enfouis et en encourageant leur transformation, la Tunisie espère limiter les nuisances, préserver les ressources naturelles et répondre aux attentes d’une population de plus en plus sensible aux questions écologiques.

Le secteur tunisien des déchets ménagers amorce ainsi une transformation progressive, portée par une législation renouvelée et une volonté d’attirer les investissements. Si la part valorisée reste modeste, la dynamique engagée laisse entrevoir une montée en puissance de l’économie circulaire et une meilleure intégration des enjeux environnementaux dans la politique nationale.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Top 48h

ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER

To Top