Economie

Vente de tabac dans les supermarchés : coup dur pour les contrebandiers et les spéculateurs

Vente de tabac dans les supermarchés : coup dur pour les contrebandiers et les spéculateurs

Un protocole d’accord a été signé, fin août dernier, sous la supervision du Ministère des Finances, entre la Régie nationale des tabacs et des allumettes (RNTA) et la Chambre nationale des grandes surfaces pour permettre la vente de cigarettes dans les supermarchés.

Néanmoins, bureaucratie exige, il faudra attendre encore quelques mois avant de voir apparaître les premiers paquets de cigarettes dans les supermarchés. La décision est un coup dur pour les réseaux et les gangs responsables du trafic du tabac.

Cerner les contours du marché du tabac en Tunisie relève, pratiquement, de l’impossible.

Au fait et à côté de la RNTA, qui détient, normalement, le monopole de la production, de la culture et de la distribution du tabac, les réseaux informels qui sont de véritables cartels, dominent presque tout le secteur via des réseaux bien organisés qui englobent contrebandiers, distributeurs, débits de tabacs, un nombre indéfini de kiosques de vente des fruits secs et autres gadgets, épiceries, marchands ambulants et vendeurs à la sauvette…

De gros soupçons planent sur ces réseaux en termes de pratiques de blanchiment d’argent et de financements occultes. Des sources financières dignes de confiance indiquent qu’environ 500 millions de dinars sont empochés, annuellement, comme bénéfices – évidemment nets d’impôts – par les contrebandiers et les trafiquants du tabac.

De ce fait, la RNTA enregistre chaque année un manque à gagner colossal et coule d’une année à l’autre

Fin 2018, la régie a enregistré un déficit de 45 millions de dinars, selon le rapport publié au mois de mai par le ministère des Finances sur les entreprises publiques en Tunisie.

D’après le rapport, les capitaux propres sont négatifs (-262 millions de dinars) et l’endettement total est de l’ordre de 272 millions de dinars.

Cependant, la RNTA occupe une place importante dans l’économie nationale, elle contribuerait ainsi à hauteur de 9% au budget de l’Etat et procure près de 30.000 sources de revenus : 2.000 emplois statutaires dans ses deux usines, centres de culture et centres de distribution, 2.500 tabaculteurs rattachés à 12 centres de culture et 15.818 débitants autorisés.

A défaut d’être capable d’appliquer la loi et de mettre en place un contrôle efficace et strict, chose peu aisée dans un pays gangréné par la corruption et les réseaux mafieux, la solution de la vente des cigarettes dans les grandes surfaces, pourrait être un remède pour que les cigarettes soient accessibles aux prix fixés par l’Etat. Cela permettrait d’endiguer en grande partie la fuite vers le marché informel et contribuerait à augmenter la recette fiscale de l’Etat.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut