Economie

Vers un nouveau modèle économique pour les médias à l’ère du numérique (Note) (1/2)

Vers un nouveau modèle économique pour les médias à l’ère du numérique (Note) (1/2)

L’ère du numérique était « l’âge d’or du journalisme ». De ce fait, le numérique a permis d’accéder à des milliers de données, qui ont pu être exploitées par le journalisme d’investigation. De plus, la technologie numérique a bel et bien amené à des défis sans précédents, toujours en cours, et à une modification structurelle de l’industrie de l’information, c’est ce que révèle une note publiée le 14 mars 2023 par Frederich Ebert Stiftung (EFS-Tunisie).

Les lignes de démarcation entre les faits, le déversement, la publicité, l’invention et la fiction sont de moins en moins claires. Quand la désinformation et la mésinformation circulent, le système (basé notamment sur un partage « de pair à pair »), qui diffuse les nouvelles sur les réseaux sociaux, rend souvent le contenu viral ce qui empêche de le retirer, même si des journalistes et d’autres vérificateurs des faits essaient de le réfuter. L’incapacité des modèles économiques de nombreux médias commerciaux à l’ère du numérique et à l’avènement des réseaux sociaux, a permis, selon la note de l’EFS, à la désinformation et à la mésinformation de légitimer et de diffuser de manière virale.

Ainsi, les causes structurelles des « désordres de l’information » qui affectent l’industrie de l’information sont multiples.

Au fait, la chute du modèle économique traditionnel se manifeste par la diminution des recettes générées par la publicité traditionnelle – à savoir du modèle du financement sur lequel s’est fondé le journalisme commercial pendant presque deux siècles – et les bénéfices insuffisants produits par la publicité numérique ont nécessité en urgence d’expérimenter de nouveaux modèles pour assurer la viabilité du journalisme.

Le changement des comportements des consommateurs de médias et la prolifération des réseaux sociaux, avec la diffusion de smartphone de moins en moins coûteux, dotés d’applications, ont engendré une transition importante du public des produits d’informations traditionnels aux modes de partage des informations « de pair en pair » avec une baisse ultérieure des recettes.

Pour mieux comprendre les impacts liés aux « désordre de l’information » l’EFS cite :

  • La réduction des ressources dont disposent les rédactions (en termes de personnel et de budget), qui ne donne pas une vérification suffisamment rigoureuse des sources et des informations et réduit le nombre de reportages sur le terrain.
  • Une pression importante en termes de détails et de processus de contrôle de la qualité réduits ainsi que des pertes d’emplois, alors que la demande de contenus ne cesse d’augmenter pour remplir les pages d’accueil et celles des réseaux sociaux.
  • Une faiblesse de temps et de ressources disponibles pour les « contrôles et les modifications » (concernant la vérification des faits par les reports et le montage).
  • Une confiance excessive dans des titres – mal identifiés, mais lucratifs – de contenus publicitaires natifs et de clickbait ou « appât à clicks » qui risquent de réduire davantage la crédibilité aux yeux des lecteurs.

A suivre.

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