Economie

Vers un nouveau modèle économique pour les médias à l’ère du numérique (Note) (2/2)

Vers un nouveau modèle économique pour les médias à l’ère du numérique (Note) (2/2)

L’ère du numérique était « l’âge d’or du journalisme ». De ce fait, le numérique a permis d’accéder à des milliers de données, qui ont pu être exploitées par le journalisme d’investigation. De plus, la technologie numérique a bel et bien amené à des défis sans précédents, toujours en cours, et à une modification structurelle de l’industrie de l’information, c’est ce que révèle une note publiée le 14 mars 2023 par Frederich Ebert Stiftung (EFS-Tunisie).

Viralité : comment la désinformation se répand-elle rapidement dans le nouvel écosystème de l’information ?

L’ère numérique a effacé, selon l’analyse de l’EFS, les barrières à la publication et marqué « le transfert des outils de production aux personnes que l’on désignait, autrefois, comme public » qui sont devenues, actuellement, coproductrices de contenus, et notamment de l’information – une fonction et une pratique qui sont définies par le terme « produsage » (contraction des mots production et usage. En effet, le « produsage » représente une nouvelle réalité ; dans une communauté collaborative en ligne où la frontière entre producteur et usager de contenus s’efface. L’internaute ici devient un agent hybride, un « produser ».

L’arrivée des réseaux sociaux

A la fin des années 2000, dans de nombreux pays, Twitter et Facebook ont rejoint YouTube parmi d’autres réseaux sociaux, qui influencent les pratiques de l’identité professionnelle des journalistes.

En même temps que des individus construisent des réseaux axés sur la confiance, la distribution des contenus « de pair à pair » (notamment sur Facebook) a provoqué la remise en question des méthodes traditionnelles de diffusion de contenus. On indique, ainsi, que les utilisateurs traitent leurs propres flux de contenus – y compris ceux provenant des nouveaux services, des journalistes et d’autres sources d’informations fiables – sans intermédiaire. Après leur diffusion à travers ces « réseaux de confiance » (utilisateurs et homologues), des contenus faux, inexactes, malveillants et propagande déguisée en information ont trouvé leur écho voire leur succès.

Les chercheurs ont découvert que les contenus munis d’une connotation émotionnelle et les contenus partagés par un ami ou un membre de la famille sont susceptibles d’être partagés sur les réseaux sociaux, précise l’étude ajoutant que bien que les journalistes et les sources d’informations soient obligés d’intégrer ces plateformes dans le but de collecter des informations, d’échanger avec le public et de diffuser des contenus, des « bulles de filtres » ou des « chambres de résonance » se sont développées.

Innovations incrémentales toujours plus créatives et plus dématérialisées

L’accélération vertigineuse du développement technologique dans le domaine numérique de la «IT : Information Technology » est conjuguée à des innovations incrémentales toujours plus créatives et plus dématérialisées, note-t-on. Ces innovations ont conduit à une mutation profonde des relations sociales entre les individus et des rapports qu’entretiennent les citoyens vis-à-vis les pouvoirs publics, les médias ainsi que les sphères économiques, martèle FES. Il s’agit essentiellement des mutations provoquées par le développement de la technologie Web 2.0, une technologie plus interactive et collaborative qui constitue surtout le support d’émergence des réseaux sociaux.

Devant cet état de fait où le contenu numérique dématérialisé des sites Web 2.0 a pris le dessus sur la méthode classique traditionnelle de gérer, de communiquer, d’informer et de travailler, la sphère politique avec l’ensemble de ses composantes (partis, assemblées, gouvernements, société civile, associations, etc.) s’est trouvée dans l’obligation de faire évoluer ses structures et ses réflexions pour espérer faire partie de ce monde qualifié d’ère numérique, afin de pouvoir interagir, comprendre et mobiliser des citoyens désormais qualifié.es de cybercitoyens.

On parle ici de toute une génération, communément connue sous l’appellation de « Génération C : connectée » qui a grandi au sein d’une société dominée par les réseaux sociaux et le déploiement du 4G/5G en côtoyant quotidiennement la technologie dans toutes les sphères de la vie. La facilité d’accès aux nouvelles technologies avec un coût relativement faible a transformé à jamais la manière de travailler, de communiquer et de consommer.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut