Même les coups qui ont été portés à Djerba lors du pèlerinage de la Ghriba n’ont pas impacté la dynamique du secteur touristique. Pas un jour sans que des visiteurs débarquent dans le pays, avec leur enthousiasme qui remonte le moral des professionnels après des années de disette. Les recettes suivent et le meilleur est à venir, dit-on. Mais voilà, il y a ces ratés que personne ne fait rien pour corriger et qui pèsent lourd sur la balance. Un bon citoyen a promené son objectif à Hammamet Sud et le “spectacle” qu’il nous offre est littéralement décoiffant, atterrant…
Avec toutes ces années au compteur on ne devrait pas voir de telles horreurs dans un haut lieu touristique tel que Hammamet, et pourtant… Le mal qui ronge le pays est le même qui tire vers le bas le tourisme : Un laxisme ambiant endémique, avec une accélération folle depuis la dite Révolution, dans une impunité totale. Plus rien n’émeut, n’indigne, ne choque, ne conscientise.
Qu’est-ce qui empêche les services municipaux de faire ce pour quoi leurs agents sont payés ? Qu’est-ce qui les empêche de réparer et bichonner ces bacs à fleurs, ces bancs joliment décorés qu’ils ont eu la bonne idée d’installer ? Qu’est-ce qui les empêche de retaper et nettoyer les voies pour que les touristes aient au moins l’impression, à minima, d’être sur les chaussées ou les trottoirs de Paris, Rome, Berlin, Londres, etc. ? Personne ne se soucie de ces choses qui touchent frontalement l’image du pays et coûtent cher à sa réputation ?
Est-ce que les responsables locaux pensent une seconde que ce spectacle désolant est le dépaysement que les visiteurs cherchent et qui les fera revenir dans le pays ? Y a-t-il quelqu’un qui se soucie une seconde du coût pour des professionnels qui triment pour requinquer un secteur qui ronronne depuis un paquet d’années, alors que la concurrence – le Maroc par exemple – fait de grands bonds en avant ?
Des questions on pourrait en poser des dizaines mais ce qu’on veut surtout ce sont des réponses. Des réponses concrètes aux problématiques du secteur touristique. Ce que Marrakech a fait pour taper dans l’oeil des célébrités du monde entier, jusqu’à la légende vivante du basket-ball Michael Jordan, jusqu’à l’ancien président américain Bill Clinton, Hammamet est capable de le faire ! A condition qu’on l’aide, à condition que les autorités locales fassent leur travail, à condition que chacun fasse son travail là où il est, même sur un petit bout de trottoir.
Tant qu’il n’y aura pas un sursaut général, national, non seulement la Tunisie sera scotchée dans le tourisme bas de gamme mais en plus le peu qui vient s’étiolera au fil du temps et finira par se tarir, quel que soit l’amour des visiteurs pour le “Pays du Jasmin”. Il est temps que la Tunisie offre autre chose à ses invités que des poubelles qui jonchent les rues ou des trottoirs déglingués. Le pays a mieux à présenter comme cartes postales, si la volonté politique est au rendez-vous.
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