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Visa Schengen : la gestion du consulat français en Tunisie sous le feu des critiques

Visa Schengen : la gestion du consulat français en Tunisie sous le feu des critiques

Alors que les demandes de visas Schengen continuent de susciter une profonde frustration chez les Tunisiens, le Consul Général de France en Tunisie, Dominique Mas, s’est exprimé sur les ondes d’une radio pour tenter de désamorcer la polémique.

Cependant, ses explications peinent à convaincre, tant les problèmes de mauvaise communication, de traitements inéquitables et de non-respect des élites tunisiennes ternissent l’image de la France.

Une frustration grandissante face à une gestion opaque

Le taux de refus de visas Schengen s’élevait à 21 % en 2024, en baisse par rapport aux 30 % de 2022. Si cette évolution peut être perçue comme un progrès, elle reste insuffisante au regard des nombreuses plaintes concernant l’opacité des décisions de refus, souvent sans explication claire. Les critères de sélection demeurent flous, laissant les demandeurs dans une incertitude pesante.

Le Consul Général se félicite d’avoir délivré 105 000 visas en 2024, mais omet de mentionner les délais interminables pour obtenir un rendez-vous et le manque de transparence dans le traitement des dossiers.

Nombreux sont ceux qui dénoncent une procédure kafkaïenne, où les refus semblent parfois arbitraires et déconnectés des réalités socio-économiques des demandeurs.

Une communication défaillante qui creuse le malaise

Si le Consul affirme que des améliorations sont en cours, la réalité est tout autre. La communication du consulat est jugée chaotique : les demandeurs se plaignent d’un manque de réponse aux requêtes, d’informations contradictoires et d’un traitement inégal selon les catégories de demandeurs. Des universitaires et chercheurs tunisiens se sont ainsi vu refuser leurs visas, illustrant un manque de considération pour l’élite intellectuelle du pays.

À cela s’ajoute une gestion désastreuse des plateformes de prise de rendez-vous, où les créneaux sont pris d’assaut en quelques minutes, obligeant les demandeurs à recourir à des intermédiaires douteux qui facturent leurs services à prix d’or. Le sentiment d’injustice et d’humiliation est palpable parmi les Tunisiens, qui se sentent traités avec mépris par une administration censée refléter les valeurs françaises de liberté et d’égalité.

Un manque de respect pour l’intelligentsia tunisienne

Le traitement réservé aux étudiants tunisiens souhaitant poursuivre leurs études en France est un autre point de crispation. Malgré les déclarations du Consul sur la simplification des procédures avec Campus France, des centaines d’étudiants se retrouvent chaque année dans une impasse à cause de décisions de refus infondées.

Des chercheurs et professeurs tunisiens témoignent également de leur difficulté à obtenir un visa, un comble pour un pays qui se targue de vouloir renforcer la coopération scientifique et culturelle avec la Tunisie.

Un consulat en contradiction avec la vision de Macron

Ironiquement, cette politique du Consulat Général va totalement à l’encontre des déclarations d’Emmanuel Macron, qui a insisté, à l’occasion de la Francophonie, sur l’importance de la mobilité des francophones.

Pourtant, la politique appliquée en Tunisie prend exactement le chemin inverse, entravant cette mobilité et alimentant un climat de défiance envers les institutions françaises.

Cela pose une question centrale : le Consulat Général défie-t-il l’Élysée, ou Macron se contente-t-il de paroles en l’air ?

L’image de la France en Tunisie au plus bas

Jamais l’image de la France n’a été aussi ternie en Tunisie. Les longues attentes, le mépris des demandeurs et l’arbitraire des refus ont profondément détérioré la perception de l’administration consulaire française.

Cette situation ne fait qu’accentuer le sentiment de rupture entre les deux pays, alimentant des tensions inutiles et poussant certains Tunisiens à se tourner vers d’autres destinations, principalement les pays du Moyen Orient.

En conclusion, si Dominique Mas tente de justifier les politiques mises en place, les faits démontrent que les frustrations des Tunisiens sont bel et bien fondées.

Les paroles et les justifications ne vont rien changer à la perception. Une réforme profonde du traitement des visas et une refonte de la communication du consulat s’imposent pour restaurer une relation de confiance avec les demandeurs tunisiens et préserver l’image de la France en Tunisie.

 

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