Economie

Visite à Washington : La bombe que Tunis planque sous le tapis

Visite à Washington : La bombe que Tunis planque sous le tapis

La Tunisie attend beaucoup de la visite à Washington. Ce deuxième acte dans les longues et ardues négociations avec le principal bailleur du pays compte beaucoup, mais est-ce que les responsables tunisiens s’y présentent dans les meilleures dispositions ? Ça c’est beaucoup moins sûr en dépit des assurances données par le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saïed…

Le ministre vient de dire que le plan de réformes est fin prêt et qu’en conséquence il ne faut pas se faire du mouron pour les discussions avec le FMI – il ne l’a pas dit formellement, c’est ce qu’on a compris. Mais de quel plan parle-t-il ? De celui qui n’a pas été contre signé par l’UGTT – une des conditions majeures fixées par l’institution internationale – et même pire, le plan que la centrale syndicale a rejeté catégoriquement ? Ce plan que le chef de l’Etat, Kais Saied, n’a toujours pas daigné aborder avec Noureddine Taboubi, se contentant d’une petite rencontre “protocolaire” (c’est ce dernier qui le dit) ?

De toute évidence il y a quelque chose qui ne tourne pas rond ou que nous avons loupé, c’est possible. Mais aussi longtemps qu’on se rappelle le secrétaire général de l’UGTT attend toujours que l’exécutif explique clairement aux citoyens les sacrifices qu’il va leur demander et qu’il les assume publiquement, au lieu de se planquer derrière le feu vert de la centrale syndicale pour ces réformes. Taboubi attendait aussi un certain nombre de concessions, notamment le retrait de la circulaire numéro 20, pour lâcher du lest sur les tours de vis. A notre connaissance il n’a rien obtenu de la part du gouvernement et encore moins du président de la République…

La Tunisie en est là, elle va aller à Washington avec un document qui souffre d’un handicap majeur : Il n’a fait l’objet d’aucun accord ou consensus, ni avec l’UGTT ni avec l’UTICA. Et ça le FMI ne l’ignore pas. La dernière fois qu’on a lu Taboubi – ce jeudi 7 avril – il avait la dent très dure contre le gouvernement de Najla Bouden et son artisan, le chef de l’Etat. Le moins qu’on puisse dire est qu’il n’est pas dans de bonnes dispositions pour valider quelque projet de réforme que ce soit. Et ni Bouden ni Saied ne se démènent pour le ramener à de meilleurs sentiments. Il va falloir à un moment ou à un autre que tout ce beau monde s’assoit pour négocier, faire des compromis, couper la poire des réformes en 2, 3, 4… Ce qui est certain c’est qu’il va falloir y aller.

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