Mardi, Jensen Huang, patron emblématique de Nvidia, s’exprimera lors de la conférence annuelle des développeurs du géant américain des semi-conducteurs. Cet événement, qui se tiendra au SAP Center de San Jose, sera l’occasion de célébrer la fulgurante ascension du groupe, largement portée par l’essor de l’intelligence artificielle générative.
Depuis le lancement de ChatGPT par OpenAI fin 2022, les cartes graphiques (GPU) de Nvidia sont devenues incontournables pour l’entraînement des modèles d’IA. Longtemps prisées par l’industrie du jeu vidéo, ces puces sont désormais indispensables aux centres de données, aux robots et même à l’informatique quantique. La firme californienne espère ainsi continuer à imposer ses technologies dans l’ensemble du paysage technologique.
Le discours de Jensen Huang mettra en avant la « superpuce » Blackwell, dévoilée il y a un an et commercialisée fin 2024. La demande pour cette technologie serait « incroyable », selon le dirigeant, grâce aux avancées des modèles d’IA qui nécessitent des composants toujours plus puissants.
Les nouvelles générations d’intelligences artificielles sont désormais capables de « raisonner », prenant plus de temps pour fournir des réponses détaillées et argumentées. Les assistants comme ChatGPT ou Claude d’Anthropic gagnent en autonomie et se transforment en véritables « agents IA », capables de naviguer sur internet ou de passer des commandes en ligne.
Malgré ses succès, Nvidia a connu un revers en janvier lorsque la start-up chinoise DeepSeek a présenté son modèle R1, fonctionnant sans le célèbre microprocesseur H100 de Nvidia. En utilisant uniquement des puces moins performantes, DeepSeek a prouvé qu’il était possible de se passer de la technologie du géant américain.
Cette annonce a semé un vent de panique à Wall Street, entraînant une perte de plusieurs centaines de milliards de dollars pour Nvidia. Pourtant, de nombreux experts estiment que les marchés ont réagi de manière excessive. R1, étant open source, a accéléré l’adoption de l’IA générative en permettant aux développeurs et chercheurs de l’expérimenter librement.
Pour Ben Van Roo, cofondateur de Yurts, qui développe des infrastructures d’IA pour des grandes organisations comme le ministère américain de la Défense, DeepSeek ne freine pas l’essor de Nvidia, mais au contraire, amplifie l’intérêt pour ces nouveaux modèles capables de raisonner.
L’édition 2025 de la conférence GTC est ainsi perçue comme un moment clé pour le secteur technologique. Dan Ives, analyste chez Wedbush, souligne que les marchés financiers se recentrent sur la révolution de l’IA et les investissements massifs à venir. Avec un chiffre d’affaires multiplié par cinq en trois ans et des bénéfices en hausse de 144 % sur un an, Nvidia semble bien parti pour rester au cœur de cette transformation technologique majeure.
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