L’ambassade des États-Unis à Tripoli a fermement démenti les allégations selon lesquelles Washington envisagerait de transférer des Palestiniens de Gaza vers la Libye, qualifiant ces informations de « totalement infondées ». Ce communiqué fait suite à un reportage de la chaîne américaine NBC News, publié jeudi dernier, qui évoquait l’existence d’un plan en cours d’étude par l’administration Trump visant à installer jusqu’à un million de Palestiniens de Gaza de manière permanente en Libye.
Dans un message publié sur la plateforme X (anciennement Twitter), la mission diplomatique américaine a précisé :
« Le rapport concernant des plans prétendument à l’étude pour relocaliser des habitants de Gaza vers la Libye est dénué de tout fondement. »
Le reportage initial, basé sur les témoignages de cinq sources anonymes, dont deux directement impliquées dans le dossier et un ancien haut responsable américain, affirmait que l’administration Trump aurait abordé cette idée avec les autorités libyennes. En échange du transfert de population, les États-Unis auraient envisagé de débloquer plusieurs milliards de dollars d’avoirs libyens gelés depuis plus d’une décennie.
Selon NBC News, aucun accord officiel n’a été conclu, mais Israël aurait été informé de la proposition. Contactées à plusieurs reprises, le Département d’État américain et le Conseil de sécurité nationale n’avaient pas réagi avant la publication de l’article. Après diffusion, un porte-parole officiel de l’administration a tranché :
« Ces informations sont incorrectes. La situation actuelle sur le terrain ne permettrait pas une telle opération, qui n’a ni été discutée, ni envisagée. »
Le mouvement Hamas a également réagi par la voix de Bassem Naim, haut cadre de l’organisation, qui a affirmé ne pas être au courant de telles discussions. Il a ajouté :
« Les Palestiniens sont profondément enracinés dans leur terre. Ils y sont fermement attachés, prêts à tout sacrifier pour la défendre. Leur avenir se décide par eux seuls, y compris celui de Gaza. »
Du côté israélien, aucun commentaire officiel n’a été émis à ce stade sur les informations relayées par la presse américaine.
Ce n’est pas la première fois que des rumeurs sur une relocalisation massive de la population de Gaza refont surface. En février dernier, Donald Trump avait publiquement évoqué, lors d’une rencontre avec Benjamín Netanyahou, l’idée de transférer les habitants de Gaza vers l’Égypte ou la Jordanie, sous prétexte de “raisons humanitaires”. Des déclarations qui avaient déjà suscité une vive opposition des Palestiniens et des gouvernements concernés.
Selon NBC, Trump aurait récemment renouvelé ce type de déclarations lors de son passage dans la région du Golfe. Il aurait évoqué son ambition de transformer Gaza en une « zone de liberté » et en « destination balnéaire internationale sous supervision américaine », reprenant une idée déjà formulée par son gendre Jared Kushner en 2024.
L’Égypte et la Jordanie, directement concernées, ont fermement rejeté ces scénarios, malgré d’importantes pressions diplomatiques et financières exercées par l’administration américaine, notamment sous la menace de réduction des aides estimées à plusieurs milliards de dollars.
Ainsi, alors que la guerre à Gaza continue de dévaster la région, les rumeurs de déportation massive alimentent les tensions diplomatiques et médiatiques. Si l’ambassade américaine à Tripoli a rapidement nié toute implication, le sujet reste sensible dans un contexte où la libre autodétermination du peuple palestinien demeure au cœur de toutes les discussions.
Pour l’heure, aucune initiative officielle ne confirme l’existence d’un tel plan, mais le simple fait qu’il soit évoqué témoigne du climat explosif entourant l’avenir de Gaza et de ses habitants.
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