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Washington Post évoque l’affaire Esther Lynch : Très mauvais pour la Tunisie

Washington Post évoque l’affaire Esther Lynch : Très mauvais pour la Tunisie

Comme on pouvait s’en douter l’expulsion de la secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats (CES), Esther Lynch, au motif qu’elle s’est immiscée dans les affaires de la Tunisie, n’a pas fini de faire jaser. Le très sérieux Washington Post a relaté l’affaire hier dimanche 19 février, et comme on pouvait l’imaginer ça n’arrange pas du tout les choses pour Tunis…

Le journal américain est revenu sur les circonstances de cet événement retentissant, et pour cause : il s’agit tout de même de la plus haute dirigeante syndicale européenne, à la tête d’une centaine de fédérations. Ce n’est pas rien. L’article est parti de la manifestation organisée par l’UGTT à Sfax le samedi 18 février, “pour protester contre la répression contre les opposants politiques de plus en plus autoritaires du président et ses détracteurs dans les médias, le système judiciaire, les milieux d’affaires et les syndicats“.

Une manifestation qui a sans doute rappelé à Mme Lynch ses années de combat et de militantisme sur sa terre natale, l’Irlande. La SG de la CES s’est alors laissée aller à des déclarations qui ont ulcéré le chef de l’exécutif tunisien. En s’adressant directement aux manifestants de Sfax, elle a exigé la libération du leader du Syndicat des agents de Société Tunisie Autoroutes, Anis Kaabi, derrière les barreaux depuis le mois dernier

Ce n’est pas tout, elle a invité le gouvernement tunisien à engager des discussions avec la direction de la centrale syndicale pour requinquer une économie “au bord de la faillite dans un contexte d’instabilité politique qui s’est aggravée après les élections législatives du mois dernier au cours desquelles seuls 11 % des électeurs ont voté“, commente le journal américain.

La CES, après avoir confirmé que sa patronne a quitté le territoire tunisien hier dimanche, s’en est prise aux autorités tunisiennes en pointant un acte “conforme à la campagne d’intimidation et de harcèlement menée contre les syndicats par le président Kais Saied“, avec «des arrestations, le limogeage de responsables syndicaux (et) des poursuites malveillantes», indique le communiqué.

Ces tactiques font partie d’une campagne du président Saied pour briser la résistance du syndicat aux politiques qui font payer aux gens ordinaires la crise économique, sociale et constitutionnelle du pays“, ajoute le texte.

Puis est venu le point de vue du Washington Post sur la trajectoire de la Tunisie : “Saied a remporté la présidence (…) en 2019 sur la promesse d’améliorer l’économie du pays. Au lieu de cela, le président semble déterminé à bouleverser le système politique du pays, menaçant une démocratie autrefois considérée comme un modèle pour le monde arabe et envoyant l’économie en chute libre“…

C’est peu ou prou la même attaque portée par Bloomberg en décembre 2022, en allant jusqu’à suggérer de sanctionner la Tunisie en coupant l’aide financière.

Mme Lynch a promis de porter l’affaire devant les plus hautes instances de l’Union européenne. Hélas ce ne sera pas la seule déflagration internationale dans ce dossier. On en entendra encore parler…

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