Monde

Washington tente d’étouffer la reconnaissance d’un État palestinien et menace la France et le Royaume-Uni

À quelques jours d’une conférence cruciale prévue à New York le 17 juin 2025, les États-Unis tentent d’empêcher la France et le Royaume-Uni de reconnaître unilatéralement l’État de Palestine.

Une ingérence qui suscite l’indignation croissante chez les partisans de la justice pour le peuple palestinien.

Co-organisée par la France et l’Arabie saoudite, cette conférence de l’ONU vise à raviver la solution à deux États, plus que jamais piétinée par les agissements de l’armée d’occupation israélienne. Selon des révélations de Middle East Eye, Washington aurait expressément mis en garde Paris et Londres contre toute reconnaissance officielle de la Palestine, craignant un « séisme politique » si deux grandes puissances du G7 franchissaient ce cap.

Une reconnaissance en ligne de mire malgré les menaces

D’après des sources diplomatiques françaises et britanniques, la France envisagerait sérieusement d’annoncer sa reconnaissance unilatérale de la Palestine et pousserait le Royaume-Uni à faire de même. Les autorités françaises affirment même avoir reçu un signal positif de la part de Londres. Une telle décision serait une avancée historique dans le combat contre le génocide en cours perpétré par Israël à Gaza, où les civils continuent d’être ciblés de manière inhumaine.

Mais cette perspective suscite l’hostilité directe de l’État d’occupation. Le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, a publiquement menacé d’annexer davantage de territoires palestiniens en Cisjordanie si la reconnaissance de l’État palestinien avait lieu, selon Haaretz.

Les États-Unis contre la souveraineté de leurs alliés

Cette manœuvre américaine d’obstruction est vivement critiquée. Chris Doyle, du Conseil pour la compréhension arabo-britannique, dénonce une interférence inadmissible dans les affaires souveraines de deux pays européens. « Il n’y a aucun motif légitime pour que les États-Unis empêchent une décision politique qui répond à un impératif moral et juridique de longue date », affirme-t-il.

Face à cette pression, le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, joue la prudence, déclarant que la reconnaissance interviendra « quand elle sera réaliste et en voie de concrétisation ». Pourtant, des voix s’élèvent au sein même du Parti travailliste pour que le gouvernement tienne ses engagements de campagne, à l’image de la députée Uma Kumaran : « Ce gouvernement a été élu sur une promesse de reconnaissance de la Palestine comme étape vers une paix juste et durable. »

Un moment charnière pour la justice internationale

Alors que la Palestine endure depuis des décennies les affres de l’occupation, du blocus, des colonies illégales et aujourd’hui d’un génocide télévisé au quotidien, cette reconnaissance attendue devient un test de crédibilité pour l’Occident. La conférence du 17 juin pourrait ainsi devenir un tournant historique dans la lutte contre l’impunité et pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

À l’heure où les bombes pleuvent sur Gaza, où les enfants meurent de faim et où les hôpitaux sont pris pour cibles, les débats diplomatiques ne sauraient éluder l’essentiel : la Palestine a droit à la dignité, à la justice et à la reconnaissance pleine et entière de son État.

Commentaires

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Top 48h

ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER

To Top