Il fallait s’y attendre face à l’incapacité des autorités à gérer cette affaire et surtout face à l’incurie du gouverneur de Médenine suite au énième drame de la migration. Quand la confiance entre les responsables et leurs administrés est rompue on en arrive à des événements extrêmes, d’une terrible violence symbolique : Les familles des victimes de la tragédie de Zarzis ont fait irruption dans le cimetière “les Jardins d’Afrique” pour y déterrer plusieurs corps…
Ils entendaient ainsi se faire leur propre idée sur les résultats des tests génétiques, qui se sont avérés finalement non-conformes et négatifs. Rappelons que le juge d’instruction avait choisi 28 tombes pour exhumation et avait ordonné le bouclage des lieux par les forces de l’ordre. C’était compter sur la défiance des familles des victimes qui ont fait fi du barrage policier pour commettre des actes inqualifiables. Heureusement qu’il n’y a pas eu de heurts.
La Tunisie vient de franchir plusieurs crans dans l’horreur. Après ça il sera difficile de faire pire, mais on peut compter sur les citoyens pour nous surprendre encore prochainement…
Si on en est là c’est aussi parce que personne, jusqu’au sommet de l’Etat, n’a fait ce qu’il fallait pour prendre en main la douleur des proches des disparus. La dernière fois que le président de la République, Kais Saied, a évoqué ce drame c’était pour ordonner une enquête afin de comprendre les raisons qui poussent les jeunes à se jeter dans la gueule de la mer. D’ailleurs on n’entend plus parler de cette enquête qui de toute façon ne nous aurait rien appris qu’on ne sache déjà.
Ce qu’il faut ce ne sont pas des enquêtes confiées à des experts et qui vont encore griller des deniers publics, ce sont des solutions pour donner aux citoyens des raisons d’espérer et de rester chez eux, en Tunisie. Mais encore faut-il que les autorités aient vraiment l’envie et les moyens de proposer quelque chose face à l’appel du large, de plus en plus pressant et puissant…
L’immigration, par tous les moyens, semble être une façon pour les gouvernants de résoudre une partie de l’épineux et explosif problème du chômage, même si cet appel d’air emporte avec lui de hautes compétences qui avaient fait leurs jolis petits trous en Tunisie. Et tant pis pour le développement du pays.
Laissez un commentaire