La Tunisie a franchi une étape significative en 2024, marquée par un remboursement record de sa dette extérieure.
Cette performance, qui s’élève à 14,3 milliards de dinars, témoigne d’une gestion financière rigoureuse et d’une volonté affirmée de maintenir la stabilité économique du pays. Dans un contexte international complexe, cette réussite soulève des interrogations sur les modalités et les conséquences de cette dynamique.
Une gestion financière efficace
Le remboursement de la dette extérieure en 2024 a été réalisé sans compromettre les réserves en devises, qui se sont élevées à 25,2 milliards de dinars, permettant ainsi d’assurer près de 114 jours d’importation.
Cette situation est le fruit d’une stratégie budgétaire proactive, où les ressources fiscales ont augmenté de 10,3%, atteignant 20,8 milliards de dinars. La balance budgétaire a également enregistré un excédent notable de 488,7 millions de dinars au premier semestre, illustrant une gestion efficace des deniers publics malgré les pressions économiques externes.
Enjeux économiques et souveraineté
La Tunisie a su préserver sa souveraineté financière malgré les crises internationales en adoptant une approche proactive et diversifiée dans la gestion de son économie. Cette résilience repose sur plusieurs facteurs clés qui ont permis au pays de naviguer à travers des turbulences économiques tout en maintenant un certain degré d’autonomie.
L’un des éléments déterminants a été la gestion prudente de la dette publique. Les banques tunisiennes, peu exposées à la dette souveraine et aux passifs libellés en devises, ont contribué à réduire les risques associés aux fluctuations des marchés internationaux.
De plus, le pays a réussi à maintenir des réserves de change suffisantes, évitant ainsi de tomber en dessous du seuil critique de trois mois d’importations. Cette stratégie a non seulement renforcé la confiance des investisseurs, mais a également permis d’absorber les chocs économiques externes, tels que ceux provoqués par la pandémie de COVID-19 et les fluctuations des prix des matières premières.
L’agence de notation Moody’s a souligné que la capacité du pays à maintenir ses réserves tout en remboursant sa dette est un indicateur positif pour sa stabilité financière future.
Perspectives de solvabilité rassurantes
Alors que 2024 marque un tournant dans la gestion de la dette extérieure tunisienne, il est essentiel pour le gouvernement d’adopter des réformes structurelles pour consolider cette dynamique. Les dépenses publiques continuent d’être largement absorbées par le service de la dette, représentant près de 31,7 % du budget national. Pour garantir une croissance durable et améliorer les conditions de vie des citoyens, il sera nécessaire d’orienter davantage les investissements vers des secteurs stratégiques tels que l’éducation et la santé.
La performance de la Tunisie en matière de remboursement de sa dette extérieure en 2024 constitue un exemple fort d’engagement et de résilience économique. Alors que le pays se projette vers l’avenir, il devra continuer à équilibrer rigueur budgétaire et développement socio-économique pour assurer une prospérité partagée.
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