Economie

31 mille ouvriers de chantiers auront une planque à la fonction publique

31 mille ouvriers de chantiers auront une planque à la fonction publique

Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Tabboubi, a annoncé, lors d’une conférence de presse, hier lundi 15 novembre, à l’issue d’une première rencontre avec Najla Bouden et des membres du gouvernement, que la cheffe du gouvernement l’a rassuré quant à la mise en œuvre des accords précédemment conclus entre le gouvernement en l’UGTT, dans le cadre de la continuité de l’Etat.

Il a ajouté qu’entre autres accords, Bouden lui a assuré qu’elle allait régulariser la situation d’une première tranche de 6000 ouvriers des chantiers, avant le 15 décembre prochain.

Sous cet angle, il est à rappeler qu’une loi approuvée, par l’ARP gelée depuis le 25 juillet dernier, amendant la loi relative au statut des agents de l’Etat, des collectivités locales et des établissements publics à caractère administratif, a été publiée au JORT du 11 juin 2021 sous le numéro 27-2021 et prévoit la régularisation, chaque année et par groupe, de la situation des ouvriers de chantiers âgées de plus de 45 ans et de moins de 55 ans au 20 octobre 2020. Une indemnité est accordée à ceux qui auraient choisi le départ volontaire.

Le gouvernement a signé, le 20 octobre 2020, un accord avec l’UGTT concernant la régularisation de la situation d’environ 31 mille ouvriers de chantiers âgés de moins de 45 ans.

Des politiciens ont déclaré, à maintes reprises, qu’après la publication de la loi relative au recrutement, à titre exceptionnel, des ouvriers de chantiers, les autorités sont tenues de publier les décrets d’application, lesquels précisent les modalités de ces recrutements et la régularisation de la situation de cette catégorie de travailleurs.

Ceux-ci ont insisté sur le fait qu’il n’y a pas de délais fixes concernant la publication des décrets d’application de cette loi mais il faut faire pression pour traiter le dossier. Cette loi concerne, entre autres, plus de 15000 travailleurs dont un grand nombre désire bénéficier d’une indemnité de départ volontaire.

Les députés gelés ont justifié leur adoption de la loi numéro 27-2021 par la nécessité de proposer des initiatives législatives au profit des ouvriers de chantiers. Les observateurs insistent sur le fait que ce type de recrutement hors concours dans la fonction publique n’est qu’une forme d’emploi fictif pour des raisons partisanes et autres.

Cette énième situation de régularisation – recrutement de masse intervient, à un moment critique, où les bailleurs de fonds exigent pour tout octroi de prêt à la Tunisie l’arrêt des recrutements et la réduction de la masse salariale du secteur public.

Le fléau des recrutements anarchiques ou fictifs n’a cessé de gangréner l’administration tout au long de la dernière décennie. A titre d’exemple, le nombre des ouvriers de chantier a remarquablement augmenté passant de 21 mille en 2010 à plus de 125 mille actuellement. Un accord a été signé entre le gouvernement et l’UGTT le 20 octobre 2020 pour l’intégration de la majorité de ces ouvriers dans la fonction publique.

Selon plusieurs économistes, des milliers de recrutements se font constamment sans l’aval du ministère des finances, et ce dans le cadre des « régularisations » de situation. On assure, également, qu’on peut recruter, dans plusieurs situations, des gens dont la fonction publique n’a pas besoin, juste à cause de leurs plaintes. L’exemple le plus frappant est celui de la signature par le gouvernement de l’accord humiliant d’ « El Kamour » en octobre 2020.

Par ailleurs, on s’attend d’ici peu qu’une « solution » sera trouvée pour activer les textes d’application de la loi 38-2020 permettant le recrutement exceptionnel des « diplômés » ayant au minimum dix ans de chômage dans la fonction publique.

Le coût exorbitant de ces recrutements qui pourrait atteindre 200 millions de dinars par an n’a jamais été budgétisé. Des responsables et des économistes ne cessent de dénoncer la gestion catastrophique des finances publiques qui dure depuis des années et qui est due principalement aux recrutements fictifs dans le secteur public.

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