Le ministère tunisien du Commerce définit le commerce électronique comme « les diverses opérations et transactions commerciales et de services (vente, achat, réservation, paiement …) qui s’effectuent à partir des technologies de l’information et de la communication, notamment via le réseau Internet, rappelle une nouvelle étude sur les réformes économiques qui a été préparée dans le cadre de l’Académie Génération Avenir de l’ONG « Friedrich-Ebert-Stiftung ».
L’étude a consacré une section importante à l’économie parallèle en Tunisie et a traité, à ce titre, de la question du commerce électronique illégal.
Seulement le tiers du chiffre d’affaires est formel
Ainsi, il a été noté que les statistiques officielles du ministère du commerce indiquent qu’il y a 2182 sites de commerce électronique en 2020, et que le nombre de transactions électroniques a connu une évolution remarquable de 67% pour atteindre 6,4 millions de transactions à la suite de la pandémie sanitaire.
Cependant, on souligne qu’il est difficile de contrôler toutes ces opérations électroniques, car la plupart d’entre elles échappent à la législation en vigueur, et pour cause, la chambre nationale des syndicats du commerce électronique et de la vente à distance a estimé qu’environ 70% des transactions dans le commerce électronique ont lieu sur le marché parallèle et que le volume des chiffres d’affaires dans le commerce électronique en 2020 est aux environs de 200 millions de dinars, dont seulement le tiers est formel.
Nécessité d’amélioration de la logistique
Toujours est-il, une enquête en ligne menée au cours du mois de juillet 2020 autour de « L’impact du Covid-19 sur l’e-commerce Tunisien » par MDWEB une entreprise tunisienne spécialiste en marketing électronique et les études dans le domaine de la transformation digitale a révélé des résultats fort éloquents, au sujet de développement du commerce électronique au pays.
Selon les résultats de l’enquête, 30% des internautes tunisiens ont effectué des achats en ligne pendant le COVID-19, 84% sont des e-acheteurs pré-COVID et 16% ont acheté seulement pendant la période de la pandémie. Il s’est avéré aussi que les sites web sont le canal principal d’achat.
L’enquête a montré qu’en période de pandémie le e-commerce s’est affirmé définitivement comme une vraie solution de rechange au commerce physique et un secteur d’activité, à part entière malgré la nécessité d’amélioration de sa logistique.
Sur un autre plan, il y a lieu de signaler que près de 3,8 millions de transactions commerciales en ligne en Tunisie, ont été effectuées en 2019 pour une valeur globale de 271,5 millions de dinars, en hausse de 21% par rapport à 2018. Cette valeur est toujours considérée par les observateurs comme extrêmement faible du fait qu’elle représente 0,16 % des échanges de biens et de services et ce, d’après les statistiques de l’institut national de la consommation (INC).
Toutefois, le levier de cette accélération réside essentiellement dans l’accroissement conséquent du nombre de sites web abonnés aux systèmes Clic To Pay et E-dinar de la poste tunisienne.
Cependant, les aspirations pour une mise en place effective de tout un secteur de commerce en ligne (service et vente) sont freinées par plusieurs obstacles notamment bureaucratiques.
Il s’agit, principalement, des procédures administratives complexes et plusieurs exigences de la part des banques et des services financiers pour instaurer un paiement en ligne sécurisé.
L’inclusion digitale est tout de même importante en Tunisie : plus de 50 % de la population est connectée, Facebook a un taux de pénétration de 69% mais le manque d’offres structurées fait que le marché reste limité, alors qu’avec ce niveau d’inclusion digitale, il pourrait atteindre, d’après les estimations de plusieurs organismes spécialisées, 2 à 3 milliards de dinars.
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