Economie

La Tunisie de plus en plus dépendante à l’importation des céréales

La Tunisie de plus en plus dépendante à l’importation des céréales

L’Office National des céréales vient de lancer des appels d’offres internationaux pour l’achat d’environ 125 000 tonnes de blé tendre, 75 000 tonnes de blé dur et 75 000 tonnes d’orge fourragère, ont annoncé mardi dernier des négociants internationaux. La date limite pour les offres a été fixé pour mercredi, ont-ils déclaré.

Pour le blé tendre, la Tunisie cherchait cinq envois de 25 000 tonnes chacun à expédier à différentes dates entre le 1er février et le 25 mars selon l’origine fournie, ont indiqué les négociants alors que l’appel d’offres pour le blé dur concernait trois envois de 25 000 tonnes à expédier entre le 25 janvier et le 25 février. Quant à l’appel d’offres pour l’orge, il concerne trois cargaisons de 25000 tonnes à expédier entre le 1er février et le 5 mars, ont ajouté les négociants.

Lors de ses précédents appels d’offres céréaliers début décembre, la Tunisie a acheté environ 100 000 tonnes de blé tendre, 92 000 tonnes de blé dur et 100 000 tonnes d’orge, selon les commerçants. 

Récemment, le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche a annoncé une augmentation des prix des céréales pour la production locale pour la campagne agricole 2021/2022, avec une augmentation estimée à 13 dinars par quintal pour tous les types de céréales. Le ministère de l’Agriculture a déclaré dans un communiqué que cette augmentation « fait partie de la garantie des conditions appropriées pour le succès de la saison agricole, et le soutien des agriculteurs actifs dans le secteur des cultures céréalières en les motivant à développer la production ».

Sous cet angle, les autorités tunisiennes cherchent, en augmentant le prix des céréales à la production, à éviter la crise des stocks de blé, qui pourrait résulter d’une nouvelle baisse de la production locale, qui a été affectée par la sécheresse et une augmentation des prix des intrants, ce qui a entraîné l’exclusion des petits agriculteurs des cultures céréalières.

Cependant, la Tunisie trouve des difficultés pour payer les factures des importations de blé. Le Secrétaire général du Syndicat de base de l’office des céréales, Adel Marzouk, a confirmé dernièrement que l’Office n’est pas en mesure de payer les factures de 4 bateaux de blé qui se trouvent au large de Sfax.

L’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) considère que l’augmentation du prix des céréales est encore en deçà des attentes malgré son importance, considérant que l’autosuffisance en céréales et la souveraineté alimentaire nécessite l’adoption d’un mécanisme de prix évolutif, compte tenu de la hausse continue du coût de production.

Notons que la Tunisie fait partie des plus grands pays importateurs de céréales, car les besoins du pays en cette substance vitale varient entre 30 et 32 ​​millions de quintaux par an, mais seulement 10 millions de quintaux en sont produits localement.

Le pays importe environ 70% de ses besoins en céréales, à des cours mondiaux qui ont connu une augmentation remarquable ces derniers mois, de sorte que le prix du quintal dépasse les 110 dinars à son arrivée dans le pays, sachant que l’importation de blé coûte à l’Etat entre 1,6 et 2 milliards de dinars par an, que la Tunisie paie en devises étrangères.

Malgré la faiblesse des stocks et la diminution de la production locale, les familles tunisiennes gaspillent toujours du pain pour une valeur estimé à des dizaines de millions de dinars par an.

Selon une étude, le pain est en tête de liste des denrées alimentaires gaspillées dans le pays, avec 113 000 tonnes jetées chaque année, à raison de 42 kilogrammes par famille. Les familles tunisiennes perdent 321 dollars par an en gaspillant du pain, tandis que l’État perd 35 millions de dollars à cause du gaspillage du pain fabriqué à partir de céréales importées.

 

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