Alors que les négociations de cessez-le-feu se poursuivent laborieusement à Doha, un plan inquiétant de partition militaire de la bande de Gaza a été révélé par le journal britannique The Sunday Times.
Ce document confidentiel, relayé par des diplomates européens ayant reçu un briefing détaillé, confirme que l’armée d’occupation israélienne envisage, en cas d’échec des discussions, une reconfiguration totale de Gaza en trois zones distinctes, séparées par quatre corridors militaires sous contrôle absolu de l’armée de l’occupation.
Le plan, intitulé « Phase trois : occupation complète de Gaza », marque un tournant radical dans la politique d’annexion de l’entité sioniste. Il viserait, selon le quotidien, à bloquer toute circulation libre des civils palestiniens, à imposer des contrôles draconiens sur les marchandises et à mettre en place un régime sécuritaire fondé sur la surveillance et l’humiliation quotidienne.
Une cartographie de la domination
La carte obtenue révèle une stratégie militaire fondée sur la ségrégation territoriale et l’asphyxie économique. Israel prévoit de prendre le contrôle de la zone nord de Gaza jusqu’à la ville de Gaza, la région située au sud du corridor de Netzarim, l’axe Morag, ainsi que la zone de Rafah, stratégique par sa proximité avec l’Égypte.
Le corridor de Netzarim, large de 4 km, devrait être aplanie par des bulldozers militaires israéliens, créant une infrastructure de séparation permanente, coupant Rafah du reste de Gaza. Selon les estimations du plan, l’évacuation complète de ces secteurs prendrait au moins trois semaines, amorçant ainsi la première phase d’une stratégie d’occupation durable.
Vers une Bantoustanisation de Gaza
Ce plan s’inscrit dans une logique d’apartheid militaire, avec la création de zones administrées séparément, de checkpoints, de points de distribution humanitaire centralisés et d’un système d’autorisation de déplacement basé sur reconnaissance biométrique ou codes-barres. Autrement dit, un système qui rappelle les pires pratiques coloniales, avec une population autochtone réduite à l’état de ressortissants surveillés dans leur propre terre.
Le Sunday Times mentionne également l’existence de douze points de distribution humanitaire, répartis dans les zones civiles, sous contrôle israélien, en coordination avec la “Fondation d’aide pour Gaza”, dirigée par le médiateur américain Steve Whitcoff. Loin d’une démarche humanitaire, ce dispositif semble s’intégrer dans une stratégie de gestion administrative inhumaine d’un territoire occupé.
Un projet qui confirme l’accusation de génocide
Ce plan révèle avec une clarté glaçante que l’armée d’occupation ne cherche pas seulement à détruire le Hamas, mais à restructurer totalement la vie palestinienne à Gaza, en imposant un contrôle militaire, social et économique sans précédent. Le projet, s’il est mis en œuvre, instituerait de fait une prison à ciel ouvert segmentée, sous domination militaire étrangère, sans souveraineté, ni mobilité, ni dignité.
Ce scénario, couplé aux crimes de guerre documentés depuis octobre 2023, renforce les accusations portées contre Israël de crime de génocide, comme le rappellent plusieurs ONG internationales, juristes et institutions onusiennes. Près de 35 000 Palestiniens ont été tués, en majorité des civils, tandis que les infrastructures vitales ont été méthodiquement ciblées.
Un silence diplomatique complice
Jusqu’à présent, ni l’ONU, ni les grandes puissances occidentales n’ont formellement dénoncé ce plan. Pourtant, sa divulgation confirme que le projet israélien à Gaza ne relève plus de la légitime défense, mais bien d’une volonté de domination durable, planifiée, et organisée sur un peuple autochtone.
Alors que les négociations stagnent à Doha, les Palestiniens se retrouvent à nouveau dépossédés de leur avenir par la force militaire. Ce plan, s’il est mis à exécution, enterre toute perspective d’État palestinien, en institutionnalisant un système d’occupation permanente au mépris du droit international.
Ainsi, la révélation de ce plan confirme les pires craintes des observateurs. Gaza n’est pas simplement bombardée, elle est méthodiquement redessinée, sous occupation, sous contrôle, sous blocus.
Face à cette stratégie, la communauté internationale doit cesser de détourner le regard et nommer clairement les crimes en cours, avant qu’il ne soit trop tard pour les survivants d’un territoire transformé en laboratoire d’un apartheid militaire.
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