La présidence syrienne a démenti, ce mardi, les informations rapportées par l’ancien ambassadeur des États-Unis en Syrie, Robert Ford, selon lesquelles ce dernier aurait rencontré le président Ahmad Charaa à Idleb en mars 2023 dans le but de « le réhabiliter politiquement ».
Selon une source de la présidence, citée par la chaîne Al Jazeera, les rencontres évoquées par Ford faisaient partie d’une série de réunions tenues avec des centaines de délégations en visite, consacrées à la présentation de l’expérience de la région d’Idleb.
La présidence syrienne a également précisé que Robert Ford faisait partie d’une délégation affiliée à un institut britannique de recherche, et que les échanges s’étaient limités à des questions générales sur la gouvernance à Idleb, sans aborder les sujets mentionnés dans ses récentes déclarations.
Lors d’une session du Conseil des relations internationales de Baltimore début mai, Ford avait déclaré qu’une organisation britannique spécialisée dans la résolution des conflits l’avait invité à participer à une initiative visant à « sortir Ahmad Charaa du monde du terrorisme et l’introduire dans la sphère politique », selon ses propres termes.
Il a affirmé avoir rencontré Char’a à trois reprises : deux fois en 2023, puis une troisième fois en janvier dernier après son arrivée au pouvoir à Damas, suite à l’offensive éclair lancée par les factions de l’opposition syrienne ayant conduit à la chute du régime de Bachar al-Assad en décembre 2024.
Ford a décrit leur première rencontre à Idleb comme une « conversation civilisée » :
« Je me suis assis à côté de lui, avec sa longue barbe et son uniforme militaire, et je lui ai dit en arabe : Je n’aurais jamais imaginé m’asseoir à côté de toi. Il m’a répondu calmement : Moi non plus. »
L’ex-ambassadeur a souligné que Char’a n’avait pas présenté d’excuses pour les attaques qui lui sont attribuées en Irak et en Syrie, mais qu’il avait abordé avec réalisme la nécessité d’un changement et de concessions politiques.
Pour rappel, Robert Ford a été ambassadeur des États-Unis en Syrie entre 2011 et 2014, durant l’une des périodes les plus tendues de l’histoire des relations bilatérales, marquée par le déclenchement de la révolution syrienne.
Il fut d’ailleurs le premier diplomate occidental à se rendre dans des villes comme Hama au début du soulèvement, un geste qui avait provoqué la colère du régime syrien à l’époque et conduit à son rappel par Washington pour des raisons de sécurité.
Depuis sa retraite diplomatique, Ford reste l’une des voix les plus actives sur le dossier syrien aux États-Unis. Il travaille actuellement comme chercheur dans plusieurs centres de réflexion et d’analyse politique.
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